France

Procès de la faucheuse de chaises de la BNP : de nombreux soutiens se réunissent avant le verdict

Nicole Briend, la militante d'Attac qui risque 5 ans de prison pour avoir volé des chaises dans une agence de la BNP à Carpentras en 2016, comparaît devant le tribunal. Plus de 500 militants ont convergé dans la ville pour demander sa relaxe.

Un vaste comité de soutien s'est réuni dès midi, le 7 juin, sur la place de la mairie de Carpentras pour demander la relaxe de la faucheuse de chaises Nicole Briend. Plus de cinq cents citoyens et militants ont alors convergé vers le tribunal pour peser sur le procès de cette militante de l'ONG altermondialiste Attac, qui avait subtilisé des chaises dans une agence bancaire de la BNP à Carpentras (Vaucluse) en mars 2017.

«C'est la BNP qui vole, pas Nicole», se sont-ils plu à répéter. 

Les soutiens de Nicole Briend ont défilé dans la ville, dont certains munis de drapeaux d'Attac, du syndicat Sud ou de La France insoumise (LFI). Philippe Poutou, du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), a rejoint le cortège pour défendre la faucheuse. 

Des politiques tels qu'Eric Coquerel (LFI) ou Adrien Quatennens (LFI) ont aussi exprimé leur soutien envers la militante.

Le 6 février 2018, date initiale du procès, mille personnes étaient venues soutenir la militante à Carpentras, mais le procès avait été reporté au 8 juin.

Nicole Briend, cette ancienne proviseur de lycée de 70 ans, a déclaré au Média avoir, en compagnie de 12 militants, «emprunté des chaises à titre d’acompte dans le cadre d'une campagne contre l’évasion fiscale, avec l'idée que ces chaises seraient rendues bien évidemment dès l'instant où la BNP aurait fermé ses filiales dans les paradis fiscaux».

Pour cet acte assez anodin mais à forte portée médiatique, ainsi que pour refus de prélèvement d'ADN, elle risque cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Son initiative faisait suite au scandale des «Swissleaks», une série de révélations sur l'évasion fiscale dont le coût total est évalué à 1 000 milliards d'euros dans l'Union européenne, selon des travaux réalisés par la Commission européenne.

La banque BNP Paribas avait finalement décidé en décembre 2017 de ne pas se constituer partie civile dans cette affaire. Elle ne demandera donc pas de dédommagement. Mais cela ne signifie pas l'abandon du procès de la «faucheuse», poursuivie pour vol de chaises en réunion. Les quelques affaires de fauchage de chaise ont pour la plupart abouti à des non-lieux, tel celui de Jon Palais, relaxé le lundi 23 janvier 2016 par le tribunal de Dax.

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