Près de 450 détenus radicalisés sortiront de prison d'ici fin 2019, parmi lesquels une cinquantaine de «terroristes islamistes», a fait savoir le garde des Sceaux Nicole Belloubet, le 6 juin, en affirmant que le gouvernement était «arc-bouté» sur le suivi de ces personnes.
«Nous avons à peu près 50 détenus qui sont radicalisés comme terroristes islamistes. Sur ces 50 là, il y en aura une vingtaine cette année qui sortent, et puis à peu près une trentaine l'année prochaine», a-t-elle expliqué sur BFMTV.
A cette cinquantaine d'individus devant sortir de prison s'ajoutent des détenus qui se sont «radicalisés» : «A côté de ceux-là, nous avons effectivement des gens qui sont détenus pour des faits de droit commun mais qui en même temps, nous le savons, ont été radicalisés [...] un certain nombre d'entre eux, à peu près 30%, auront terminé leur peine en 2019 et sortiront en 2019.»
«Cela fait environ 450 personnes [qui sortiront de prison d'ici fin 2019]» , a finalement concédé la ministre. Mais Nicole Belloubet l'assure : «Le gouvernement est arc-bouté sur le suivi de ces personnes.»
Elle a tenu à expliquer le processus de la radicalisation : «Cela commence en détention, ces gens-là sont évalués, ils sont placés ensuite dans des lieux de détention qui correspondent à leur niveau de dangerosité et quand ils sortent de prison, il y a deux mots clés : nous anticipons leur sortie et nous les suivons de manière extrêmement précise.»
«L'avantage de la détention» est de permettre «de construire d'une part des fiches de renseignement qui sont mises en place par les services de renseignement pénitentiaire qui ont acquis depuis quelque temps une très forte légitimité», fiches qui sont ensuite «données aux services de sécurité intérieure, au renseignement territorial», a-t-elle précisé, concluant «nous les suivons pas à pas».
La France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d'attentats djihadistes sans précédent qui a fait 245 morts et des centaines de blessés ces dernières années.
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