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Affaire «Complément d'enquête» : attaquée par Bolloré, France 2 est relaxée

France 2 et l'auteur du reportage «Bolloré, un ami qui vous veut du bien ?» ont été relaxés dans le procès intenté par le groupe Bolloré. Le tribunal a jugé que ce reportage diffusé dans l'émission Complément d'enquête n'était pas diffamatoire.

Le tribunal correctionnel de Nanterre a jugé le 5 juin que le portrait-enquête de l'industriel Vincent Bolloré diffusé en avril 2016 (puis en juillet de la même année) dans l'émission de France 2 Complément d'enquête n'était pas diffamatoire et a en conséquence relaxé la chaîne et l'auteur du reportage.

Dans ce dernier, intitulé «Bolloré, un ami qui vous veut du bien ?», récompensé par le prix Albert-Londres, le journaliste Tristan Waleckx retraçait le parcours de l'homme d'affaires, de la reprise de la fabrique familiale de papier à cigarettes OCB en Bretagne à la construction de son empire, en passant par la reprise en main de Canal+ et sa présence en Afrique. La défense de l'industriel breton avait dénoncé un travail journalistique «à charge».

Le tribunal a estimé que dans huit passages du reportage dont les propos étaient incriminés, aucun n'était «constitutif d'une infraction». Et dans le neuvième, qui évoquait l'éventualité de «passe-droits» octroyés au groupe Bolloré dans un appel d'offres au Cameroun, si les propos pouvaient être en soi considérés comme diffamatoires, le tribunal a néanmoins souligné «l'absence d'animosité personnelle» de l'auteur du reportage et le «sérieux de son enquête».

«L'insinuation de "passe-droits" peut paraître excessive» mais n'a été utilisée qu'en «plein exercice de la liberté d'expression du journaliste», a donc tranché le tribunal. Celui-ci a en outre condamné les parties civiles à verser chacune 3 500 euros à France 2 et au journaliste Tristan Waleckx au titre des frais de justice.

Le journaliste s'est dit ««très soulagé», même s'il y avait «une chance sur mille pour qu'[il] puisse perdre».


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