Des évacuations étaient en cours le 4 juin au matin sur les deux derniers grands campements insalubres de migrants à Paris, cinq jours après une après l'évacuation du plus gros campement de Paris, celui dit du Millénaire, qui avait permis la mise à l'abri d'un millier de personnes.
L'opération a débuté dans le calme aux alentours de 6h30 sur le campement du canal Saint-Martin, où environ 550 personnes, essentiellement originaire d'Afghanistan, avaient été recensées avant le week-end. Une évacuation était également en cours près de la porte de la Chapelle, où quelque 450 personnes étaient installées, selon un communiqué commun de la préfecture d'Ile-de-France et de la préfecture de police.
Originaires essentiellement d'Afghanistan, les migrants du canal Saint-Martin étaient installés sous des tentes depuis plusieurs mois, non loin de la place Stalingrad qui avait vu des campements sauvages se reconstituer à plusieurs reprises en 2017.
Les personnes mises à l’abri feront l’objet d’un «examen complet et approfondi» de leur situation administrative par les services de l’Etat, selon la la préfecture.
Entre insalubrité et tensions, ces campements suscitaient depuis plusieurs semaines des inquiétudes croissantes. En mai, un migrant était mort noyé dans le canal Saint-Martin et une violente rixe avait fait un blessé grave au Millénaire.
Depuis plusieurs semaines, la gestion des migrants à Paris était également au cœur d'une bataille politique entre le gouvernement et le maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.
Le gouvernement a plusieurs fois reproché à la municipalité de ne pas avoir pris la «responsabilité politique» de demander une évacuation. De son côté, la mairie a rejeté la responsabilité sur le gouvernement en l'appelant à respecter ses «obligations légales» dans l'accueil des réfugiés.