Au cours d'une interview depuis l'Elysée, accordée à Ruth Elkrief pour BFMTV le 25 mai, Emmanuel Macron a ironisé sur le fait que les Français rendraient la tâche particulièrement difficile à deux personnes en France : le président de la République et le sélectionneur de l'équipe de France de football.
«Nous sommes dans un pays qui a cette caractéristique ; il y a deux métiers très difficiles [...] c'est président de la République et sélectionneur de l'équipe de France de football. Parce qu'il y a 60 millions de Françaises et de Français qui pensent qu'ils feraient mieux le travail que la personne qui a la fonction», a lancé le locataire de l'Elysée, avant d'ajouter bien vite : «Je dis ça en plaisantant.» Une précision qui, maladroitement, ne figure pas dans le tweet de l'Elysée sur cette séquence.
Dans le contexte social tendu de mobilisation dans plusieurs secteurs de la fonction publique, cette remarque d'Emmanuel Macron a fait sourciller l'opposition et provoqué quelques remarques acerbes sur les réseaux sociaux. L'insoumis Eric Coquerel a ainsi partagé un tweet du chroniqueur Guillaume Meurice qui ironisait : «J’en parlais encore ce matin avec une aide-soignante et un ouvrier qui fait les 3x8 ! Ils ont vraiment du bol les enfoirés !»
L'antenne toulousaine du mouvement Génération.s lancé par Benoît Hamon s'est plu à rappeler les rémunérations du locataire de l'Elysée et du sélectionneur de l'équipe de France : «Rémunération brute du Président de la République : 181 685,40 €/annuelle. Rémunération du sélectionneur de l’équipe de France de football : 1 200 000 €/annuelle. Emmanuel Macron, des millions de personnes rêveraient d’exercer les deux métiers les plus "difficiles" de France.»
Thomas Portes, porte-parole du Parti communiste et syndicaliste CGT Cheminots, a lui aussi tenu à partager son indignation : «Pour Emmanuel Macron les deux métiers les plus difficiles sont président de la République et sélectionneur de l’équipe de France de foot. J’ai une pensée émue pour Julien, cheminot, 26 ans qui s’est suicidé lundi et pour mes 50 collègues qui se sont donnés la mort en 2017.»
Chroniqueur et attaché de presse au Parlement européen, Emmanuel Foulon a pour sa part dressé une liste de métiers à la pénibilité reconnue.
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