L'ancien Premier ministre socialiste, aujourd'hui député de la majorité présidentielle, Manuel Valls a porté un jugement sévère sur la manifestation «Marée populaire», qui a rassemblé le 26 mai, dans toute la France, des dizaines de milliers de personnes opposées aux réformes entreprises par le gouvernement d'Emmanuel Macron.
Dans un message sur Twitter, Manuel Valls a ainsi qualifié le mouvement d'«échec évident», dont il a attribué la responsabilité à La France insoumise (l'une des 60 organisations ayant appelé à manifester), avant de défendre le «besoin de réformes» du pays.
«Un petit coefficient de marée», selon le chef du gouvernement
Le message du député de la majorité fait écho à l'analyse du mouvement social développée par Edouard Philippe, qui est lui-même en première ligne des projets de réformes du gouvernement, dont celui de la SNCF.
Dans les colonnes du JDD, le Premier ministre et ancien maire du Havre a lui aussi ciblé Jean-Luc Mélenchon, sans toutefois le citer : «Certains attisent la tension sociale en essayant de rejouer dans la rue ce qu’ils ont perdu dans les urnes. C’est un jeu dangereux : la démocratie a parlé.» Il a ajouté que le rassemblement du 26 mai avait selon lui, «un petit coefficient de marée».
Edouard Philippe a néanmoins reconnu que la grève perlée qui est en cours depuis le 3 avril à la SNCF pour tenter de faire plier le gouvernement, avait un impact non négligeable. «Un mouvement de cette ampleur a forcément des effets sur l’entreprise et ceux qui la dirigent. Mais je soutiens, par définition, les patrons des entreprises publiques, et [le patron de la SNCF] Guillaume Pepy a ma confiance», a concédé le chef du gouvernement avant de promettre : «Nous avançons. Nous mettons en œuvre le programme du président de la République pour lequel les Français ont voté.»
Mélenchon dénonce «la team Macron dans le parti médiatique»
Sur Twitter, les organisateurs de la mobilisation du 26 mai se sont pour leur part réjouis du succès de l'événement.
Le leader de La France insoumise a en revanche déploré la couverture de l'événement, accusant les médias d'avoir «minoré» les chiffres de la mobilisation et ajoutant : «Aucun de ces journalistes de plateau n'a passé une minute sur le terrain.» Jean-Luc Mélenchon a en outre dénoncé la présence de «la team Macron dans le parti médiatique».
Quant au député insoumis Adrien Quatennens, il a accusé BFMTV d'avoir savamment défini son cadrage.
Organisés partout en France à l'appel d'une soixantaine de syndicats, de partis de gauche et d'associations, les quelque 190 rassemblements qui ont eu lieu dans le pays ont réuni 93 315 manifestants, selon le ministère de l'Intérieur. Les organisateurs ont annoncé pour leur part entre 250 000, selon la CGT et 280 000 participants, selon Attac. Pas suffisant pour inquiéter l'exécutif ?