Placardée sur un kiosque à journaux, la une choc du Point a fortement déplu à une dizaines de soutiens à Recep Erdogan. En effet, l'hebdomadaire met en avant cette semaine une photo du président turc avec pour titre «Le dictateur». Un collectif opposé à Recep Tayyip Erdogan, nommé La Turquie contemporaine, a filmé la séquence le 25 mai, dans le centre-ville du Pontet (Vaucluse). Celle-ci montre les soutiens du chef d'Etat turc faire pression sur un individu, semblant être un employé chargé de l'affichage public, jusqu'à ce qu'il obtempère et retire l'affiche.
Le journal La Provence a fait savoir qu'une vingtaine de gendarmes étaient intervenus peu après la scène alors que les militants tentaient de coller un portrait de Recep Erdogan sur le kiosque.
«À la demande du maire, la une du magazine Le Point consacrée à "Erdogan, le dictateur" a été remise en place dans la sucette publicitaire», précise le quotidien régional. Pugnaces, les pro-Erdogan auraient ensuite demandé à la municipalité de retirer cette affiche. Requête refusée par le maire Front national Joris Hébrard, «en raison de la liberté d'expression», selon La Provence.
La vidéo étant devenue virale, les réactions se sont enchaînées. Le directeur de la rédaction du Point, Sébastien Le Fol, a ainsi interpellé l'afficheur JCDecaux :«Dites donc JCDecaux une réaction à cette vidéo hallucinante ? Est-ce bien l’un de vos agents qui retire l’affiche du Point ?»
JCDecaux a répondu en affirmant qu'il s'agissait d'un «cas isolé concernant un seul kiosque en cours de réaffichage».
L'écrivain palestinien résidant en France Waleed Al-Husseini célèbre pour promouvoir régulièrement la laïcité et pour ses critiques de l'islam, a également relayé la vidéo en commentant : «La censure d'Erdogan s'est établie en Turquie, aujourd'hui, elle contamine la France, par la menace et l'intimidation.»
Le député du Front national Gilbert Collard déplore quant lui que la «dictature [de Recep Erdogan] s'impose !»
La députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a estimé pour sa part qu'il s'agissait là d'une «illustration de l’ingérence de la Turquie d’Erdogan dans la liberté d’expression française et la vie politique française».