France

«Il y a des limites à tout» : Ferrand recadre les députés LREM trop indépendants sur les amendements

La volonté de certains députés LREM de présenter leurs propres amendements, différents de ceux du groupe, a provoqué un rappel ferme aux règles internes par Richard Ferrand, selon des sources parlementaires.

Nouveau recadrage en bonne et due forme. Lors d'une réunion du groupe parlementaire La République en marche le 9 mai, Richard Ferrand a critiqué l'attitude de certains députés qui soumettent leurs propres amendements sans passer par un vote interne préalable.

«Il y a quand même des limites à tout, il n'est pas possible qu'un responsable de texte découvre les amendements [après leur dépôt]», s'est ainsi emporté le président du groupe LREM, selon des propos rapportés, cités par l'AFP.

Un rappel à l'ordre qui n'a pas été du goût de tous : une élue ayant déposé une dizaine d'amendements a par exemple regretté qu'on lui demande de les retirer, alors qu'ils avaient nécessité un véritable «travail de fourmi». «Quel est l'intérêt d'avoir un avis défavorable du rapporteur ? Dès l'instant où ça n'est pas retenu, ça ne peut pas être porté», a fermement répliqué Richard Ferrand. Le président du groupe a insisté sur des «règles simples» : le rapporteur et le responsable du texte sont les deux interfaces avant même de solliciter des co-signatures.

«C'était juste un rappel de notre fonctionnement interne : dépôt des amendements au groupe, réunion de balayage, et vote interne», a justifié une source LREM, plaidant qu'en tant que garant du respect des règles intérieures, Richard Ferrand se devait de faire preuve de fermeté.

Mais ce nouvel épisode ne va pas arranger le sentiment qu'un certain despotisme règne au sein de LREM, sentiment qui avaient notamment pris corps au moment du vote de la loi «asile et immigration». Richard Ferrand avait alors menacé d'exclure tous ceux qui envisageaient de proposer des amendements à ce texte de loi, qui ne faisait pourtant pas l'unanimité dans le groupe. Fidèle à ses convictions, le député Jean-Michel Clément avait voté contre le texte, ce qui l'avait conduit à quitter de lui-même le groupe parlementaire LREM dans la foulée.

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