France

Pour Roman Polanski, le mouvement #MeToo relève de l'«hystérie collective»

Le réalisateur franco-polonais a jugé dans une interview au magazine Newsweek que le mouvement de dénonciation du harcèlement et des agressions sexuelles s'apparentaient à de l'«hystérie collective» et à de l'«hypocrisie».

Dans une interview à l'édition polonaise de l'hebdomadaire Newsweek diffusée le semaine du 7 mai, le cinéaste franco-polonais Roman Polanski a qualifié le mouvement #MeToo, qui dénonce le harcèlement et les agressions sexuelles, d'«hystérie collective» et d'«hypocrisie».

«Il me semble que c'est une hystérie collective, du genre de celles qui arrivent dans les sociétés de temps à autre», a ainsi estimé le réalisateur de 84 ans. Il était interrogé sur le mouvement contre le harcèlement sexuel dans le milieu du cinéma, alors que l'Académie américaine des Oscars l'a expulsé le 3 mai en réaction à une relation sexuelle illégale qu'il a eu en 1977 avec une mineure de 13 ans.

Il me semble que c'est une hystérie collective, du genre de celles qui arrivent dans les sociétés de temps à autre

De tels phénomènes «prennent parfois une tournure plus dramatique, comme la Révolution française ou la nuit de la Saint-Barthélemy en France [massacre de protestants en 1572], et parfois moins sanglante, comme en 1968 en Pologne [révolte étudiante et campagne antisémite] ou le maccarthysme aux Etats-Unis», a encore jugé le mari de l'actrice française Emmanuelle Seigner, lui-même la cible de mobilisations féministes.

«Tous, mus essentiellement par la peur, s'efforcent de se joindre à ce mouvement. Quand je l'observe, cela me rappelle la mort d'un leader nord-coréen adulé, qui a fait terriblement pleurer tout le monde, et certains pleuraient si fort qu'on ne pouvait pas s'empêcher de rire», poursuit Roman Polanski, ajoutant que ce mouvement était, selon lui, «entièrement de l'hypocrisie». Il a en outre fait savoir qu'il regardait «parfois» des films produits à Hollywood, bien que ce soient «régulièrement des foutaises tellement monstrueuses qu'il est difficile de les suivre jusqu'au bout».

Lire aussi : «Ma ch****, mon choix» : «Slut Walk» à Tel-Aviv contre le harcèlement sexuel (IMAGES)