Depuis le 21 avril et une première action au col de l’Échelle, au-dessus de Briançon, des militants du mouvement «Defend Europe», lié au groupe Génération identitaire (GI), affirment sillonner la région pour «veiller à ce qu'aucun clandestin ne puisse rentrer en France».
Sur leur page Facebook, ils assurent dans un communiqué traduit en sept langues le 27 avril, vidéo à l'appui, avoir raccompagné au poste-frontière quatre clandestins, «sous la supervision d'un officier de police judiciaire». Sur cette vidéo, on aperçoit deux hommes en train d'en escorter un troisième en direction de la police.
Voyant ces militants revendiquer ces faits par voie de presse, le procureur de la République à Gap a ouvert le même jour une enquête préliminaire, révélée par Le Monde. Mais les investigations, notamment l'audition de migrants, n'ont permis de recueillir aucune plainte, «ni de constater aucune infraction pénale susceptible d'être reprochée à l'encontre de quiconque», a fait savoir le procureur de Gap, Raphaël Balland, dans un communiqué concluant qu'en l'état, cette enquête serait classée sans suites.
Le magistrat n'a pas précisé les faits qui auraient pu apparaître comme délictueux, Defend Europe assurant de son côté avoir agi en respectant scrupuleusement la loi. Dans les jours qui ont suivi l'action au col de l'Echelle, des voix s'étaient élevées à gauche ce type d'actions, reprochant à l'Etat de ne pas réagir assez fermement, certains allant jusqu'à réclamer la dissolution de GI.
Après l'action de Defend Europe, des militants pro-migrants avaient participé à l'entrée en France de clandestins et le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a alors renvoyé dos à dos «ultra droite» et «ultra gauche» en annonçant l'envoi de renforts policiers dans les Hautes-Alpes pour «s'assurer du respect absolu du contrôle des frontières».
Trois des militants pro-migrants, deux Suisses et une Italienne, sont poursuivis pour leur action et détenus dans l'attente de leur jugement.