France

Etudiant gravement blessé durant l'évacuation de Tolbiac : la rumeur était fausse

Lors de la levée par la police du blocage du campus de Tolbiac à Paris ce 20 avril, plusieurs médias, s'appuyant sur des témoignages de bloqueurs, avaient fait état d'un étudiant gravement blessé. Mais les témoignages se sont révélés non fiables.

Un étudiant «le crâne fracassé», des «flaques de sang» : une rumeur qui faisait état d'un blessé grave, voire dans le coma, à la suite de l'évacuation par les CRS ce 20 avril au petit matin du campus de Tolbiac à Paris, a fait le tour des réseaux sociaux pendant plusieurs jours bien que la préfecture ait assuré que l'évacuation se soit passée sans heurts. Or, le magazine en ligne Reporterre, qui a le premier relayé des témoignages faisant état d'une chute grave d'un des bloqueurs du campus de Tolbiac, a confirmé «après enquête» à Libération que ces témoignages n'étaient en réalité pas fiables. En outre, à l'issue de sa propre enquête, Libération conclut ce 24 avril qu'«aucun élément ne vient accréditer» la thèse d'un blessé grave lors de l'évacuation du campus universitaire.

Plusieurs médias avaient été pris dans la spirale de ces rumeurs. La préfecture de police et l'AP-HP de Paris avaient, de leur côté, publié des démentis.

Ainsi, selon Libération, «plusieurs médias reprennent ces informations : Politis relaie les témoignages de deux témoins ; Le Média diffuse le récit d'une jeune fille, Leïla, qui raconte avoir vu du sang lui sortir par les oreilles ; et Marianne reprend la déclaration d'une responsable de l'Unef affirmant qu'un étudiant est dans le coma, avant de se corriger pour écrire «gravement blessé», puis de finalement reprendre le démenti de la préfecture». La jeune Leïla a finalement confié à Libération avoir menti. Elle avait livré un faux témoignage à la chaîne internet, réputée proche de la France insoumise, Le média, expliquant notamment qu'un étudiant de Tolbiac était «actuellement dans le coma avec une hémorragie interne».

Le site Reporterre, qui citait trois témoins directs du «drame», a publié le 24 avril un «point sur l'affaire», une enquête pour revenir sur ses premiers articles. Il y explique la façon dont ses journalistes ont été trompés par des témoins qui leur mentaient de manière étudiée et répétée. 

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