France

Un graffiti de Macron avec un crucifix dans le derrière crée des remous à la SNCF

La CGT a relayé l'image d'un graffiti représentant le chef de l'Etat dans une posture peu flatteuse. Si certains accusent les cheminots d'en être les auteurs, le syndicat s'en défend. La SNCF a ouvert une enquête interne.

Le président de la République Emmanuel Macron a beaucoup d'adversaires politiques. Mais certains semblent de surcroît dotés d'une certaine fibre artistique, comme en témoigne un graffiti réalisé sur une rame de TER stationnée en gare de Marseille-Blancarde. On y voit le chef de l'Etat déculotté, jouant avec un TGV miniature... et un crucifix planté dans le fondement.

L'image, relayée par la CGT Etablissement Traction Paris Sud-Est, a connu un certain succès sur Internet. Au point que le collectif «Les naufragés du TER Grasse-Vintimille» a tenu à réagir. «De grands démocrates respectant la République française, les zozos de Marseille Blancarde. Quand on sait que ce sont les mêmes charmants personnages qui maintiennent tous les TER de la région, vous avez compris pourquoi nous exigeons de l’autorité organisatrice l’ouverture prochaine d’un centre de maintenance TER à Nice Saint-Roch. Et nous, les abonnés naïfs, qui pensions que les cheminots chérissaient leur matériel roulant», écrit l'un de ses représentants, Eric Saury, dans un courriel.

Si l'intéressé n'hésite pas à accuser les cheminots de la CGT, ceux-ci démentent formellement. Contacté par 20 Minutes, le syndicat explique : «Nous avons vu la photo mais ça ne vient pas des cheminots, ce sont des gens qui sont venus taguer comme souvent.» «Nous n’avons pas de peintres dans nos rangs et en aucun cas la CGT en est responsable et nous condamnons la dégradation de matériel», ajoute Pascal Guglielmi, représentant syndical.

De son côté, la SNCF a annoncé l'ouverture d'une enquête. L'entreprise publique précise que cette procédure est systématique lorsque la dégradation d'un bien est constaté. «Mais rien ne permet d’accuser la CGT comme certains le font : l’origine de ce tag vient probablement de la même que tous les autres tags», nuance toutefois la SNCF.

Le gouvernement est engagé dans un bras de fer avec la CGT depuis plusieurs semaines, alors que sa réforme de la SNCF est fortement contestée au sein de l'entreprise publique. Le projet de loi dit «Nouveau pacte ferroviaire», déjà examiné en Commission du développement durable au début du mois d'avril, a fait l’objet de plus de 200 demandes d’amendements.

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