Emmanuel Macron n'a guère goûté l'intervention de Philippe Lamberts, eurodéputé belge écologiste, qui l'a interpellé de manière particulièrement imagée sur la politique qu'il mène en France, le 17 avril au Parlement européen à Strasbourg.
Le membre du parti Ecolo a accusé le président de la République de mettre «à mal la devise Liberté, Egalité, Fraternité», critiquant en vrac l'intervention du gouvernement français à Notre-Dame-des-Landes, le démantèlement de camps de migrants, les ventes d'armes ou encore la gestion du nucléaire.
Evoquant le volet social, Philippe Lamberts, Européen convaincu, a poursuivi : «Considérer des êtres humains comme "rien", c'est permettre de leur faire subir n'importe quoi, et cela nous ne l’accepterons jamais.»
C'est après son intervention musclée que l'eurodéputé belge a joint le geste à la parole. Se saisissant de l'expression «premiers de cordée», prononcée par Emmanuel Macron, Philippe Lamberts lui a fait remettre une corde d’escalade, qu'il a exhibée devant l'assemblée.
«Ce qui définit la cordée, c'est la corde. Elle permet aux premiers d'avancer et aux derniers de ne pas tomber. Mais dans nos sociétés, cette corde n'existe plus. Les riches s'enrichissent, les classes moyennes stagnent et se précarisent tandis que les plus fragiles sont abandonnés à leur sort», a lancé l'écologiste.
Macron agacé
Le président français a eu toutes les peines du monde à dissimuler son agacement, prenant des notes durant l'intervention de l'eurodéputé.
Un peu plus tard, Emmanuel Macron a répondu avec virulence : «Vous pouvez tenir des propos d'estrade car vous avez le confort de ce salon [...] Au nom du respect que j'ai pour ce Parlement, je ne peux vous laisser dire des bêtises et contre-vérités.»
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