L'Assemblée nationale a très largement adopté le 17 avril en première lecture, par 454 voix contre 80, le projet de loi Nouveau pacte ferroviaire, à l'origine d'un mouvement de grève à la SNCF depuis début avril. Outre la majorité LREM-MoDem, une large majorité des Républicains mais aussi les élus UDI-Agir ont voté pour, tandis que les trois groupes de gauche – Nouvelle Gauche, communistes et Insoumis – ont voté contre. 29 députés se sont abstenus.
La ministre des Transports, Élisabeth Borne, a salué à l'issue du vote «un moment important, une étape décisive dans la conduite de cette réforme». Après un total de 24 heures de débat dans l'hémicycle, Laurianne Rossi (LREM) avait salué peu avant «une réforme majeure [qui] tient ses promesses à tous les égards», Florence Lasserre-David (MoDem) affirmant pour sa part que la SNCF serait «mieux armée et donc plus agile pour relever les défis du XXIe siècle». Bien que les députés Les Républicains aient voté en faveur de ce texte, Jean-Marie Sermier (LR) s'est exclamé : «Sur la méthode, le gouvernement a tout faux : les syndicats sont braqués, la grève est massive, la population est prise en otage.» Il a toutefois laissé entendre qu'au moment du vote les députés LR n'avaient eu «pour boussole que l'intérêt de la France».
Les élus des trois groupes de gauche ont à nouveau dénoncé le texte, le communiste Hubert Wulfranc voyant notamment dans la suppression du statut des cheminots pour les nouveaux embauchés «une agression de classe» et l'Insoumis Loïc Prud'homme fustigeant les «fossoyeurs» de la SNCF que sont selon lui les dirigeants de l'entreprise et «la conductrice du corbillard» que serait Elisabeth Borne.