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«C'est une intervention militaire, on ne joue pas à la Game Boy»: Marine Le Pen sur la Syrie (VIDEO)

La présidente du FN a critiqué les frappes militaires de la France en Syrie. Fustigeant l'attitude d'Emmanuel Macron dans cette affaire, Marine Le Pen a estimé que le président français n'avait pas fourni de preuves sur les armes chimiques.

Pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron «se prend pour le maître du monde». Le 16 avril, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, la présidente du Front national s'est montrée sarcastique : «Et encore là, il faut être content, il partage. Ils partagent à trois la maîtrise du monde.» Une référence au trio qu'a formé le président français avec Donald Trump et Theresa May en ordonnant à leurs forces armées respectives de mener des frappes en Syrie le 14 avril, après les supposées attaques chimiques dont ils accusent le gouvernement syrien d'être responsable.

«Emmanuel Macron oublie que la communauté internationale, ce sont des centaines de pays», a ajouté la présidente du Front national en référence au fait que les trois puissances aient mené cette opération sans l'aval de l'ONU.

«Chaque jour qui passe, j'attends d'avoir le début d'un commencement de preuve de ce qui a justifié la mise en oeuvre d'une intervention militaire de la part de la France», s'est étonnée Marine Le Pen, en rappelant la gravité de ces frappes : «C'est une intervention militaire, ça n'est pas rien. On ne joue pas à la Game Boy.»

Lors de son entretien télévisé accordé le 15 avril aux journalistes Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, Emmanuel Macron avait assuré avoir «obtenu des preuves que des armes chimiques [avaient] été utilisées» par le gouvernement syrien et notamment «du chlore». Le président français n'a toutefois pas détaillé ni présenté ces «preuves».

Dans son entretien télévisé, Emmanuel Macron a prétendu que l'intervention était «légitime», arguant : «C'est la communauté internationale qui est intervenue.» Tout en se félicitant des frappes qui ont été menées contre le pouvoir de Damas, Emmanuel Macron a paradoxalement assuré que la France et ses alliés n'avaient «pas déclaré la guerre au régime de Bachar el-Assad».

Le 14 avril à l'aube, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont attaqué plusieurs cibles en Syrie. Cette attaque coordonnée a été menée sans mandat de l'ONU ni concertation avec le Parlement français. Une initiative censée s'inscrire en représailles à l'attaque chimique présumée de Douma le 7 avril, que les Occidentaux attribuent au pouvoir de Bachar el-Assad. Celui-ci nie toute responsabilité et Moscou affirme détenir les preuves que l'attaque présumée était une mise en scène.

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