Lundi 16 avril
Emmanuel Macron se félicite d'avoir contribué à faire élire autant de femmes que d'hommes au sein de son parti, La République en marche, à l'Assemblée Nationale.
Violente passe d’armes entre Edwy Plenel et Emmanuel Macron sur le sujet du projet de loi asile et immigration portée par le ministre de l'Intérieur Gérard Colomb. Le président soutient l'action de son ministre.
«On ne peut pas prendre toute la misère du monde», explique le président tout en assurant que les mineurs ne seront pas placés en centre de rétention.
Dimanche 15 avril
Le président confirme que la France prendra la défense des personnes condamnées à mort pour leur activité terroriste à l'étranger, notamment en Irak. Emmanuel Macron précise que la France agira pour faire commuer ces condamnations dans des peines conforme aux valeurs qu'elle entend porter.
Le président «constate» qu'une partie de la population française a «peur de l'islam», une religion dont les «règles sont très différentes [des autres religions présentes historiquement en France]».
Il juge que la lutte contre les comportements indésirables liés à l'islamisme à l'école et dans la République est «un des plus grand défi» de son mandat.
Il n'y aura pas de loi contre le port du voile islamique, qui n'est pourtant pour le président «pas conforme» à la «civilité» qu'il existe dans les rapports hommes/femmes dans la société française. Cette différence doit pour le chef de l'Etat être expliquée au reste de la population, notamment à l'école.
«Tout ce qui doit être évacué sera évacué», explique Emmanuel Macron sur le cas de l'intervention des forces de l'ordre à Notre-Dame-des-Landes. Le président veut que l'«Ordre républicain» soit rétabli sur place.
Le président réaffirme que les personnes présentes sur la ZAD qui portent un projet durable pourront rester et que les autres devront partir.
La République c'est de permettre un projet alternatif [...] l'Egalité ça suppose de se conformer aux règles de la République.
«Il y a des gens qui n'ont plus de raisons d'être là», affirme le président qui juge «inacceptable» le nombre de gendarmes blessés durant la première phase de l'opération.
Large sourire d'Emmanuel Macron lorsque Edwy Plenel évoque le terme d'«agitateurs professionnels» prononcé par le président à propos des étudiants qui bloquent les universités.
Pour le chef de l'Etat, il s'agit d'une minorité de «professionnels du désordre», d'après un terme de Michel Audiard. Pour lui, les désordres à l'université sont le fait de quelques étudiants qui ont un «projet politique» au détriment de la majorité.
Emmanuel Macron a expliqué que l'Etat commencerait «progressivement» à prendre en charge la dette de la SNCF à partir du 1er janvier 2020. Cette mesure doit se coupler à une modification de la structure de la SNCF.
Le président estime qu'il faut «moderniser» cette entreprise.
Le président assure qu'il n'y aura pas de «création d'un nouvel impôt local, ni d'un impôt national», ni d'«augmentation de la pression fiscale» durant son quinquennat.
La violence des échanges verbaux dans la première heure du débat est largement commentée sur les réseaux sociaux. Pour certains, c'est le ton trop agressif employé par les deux intervieweurs envers le président qui pose problème.
Pour d'autres c'est l'attitude du président qui est à blâmer.
A droite également, l'intervention du président de la République est suivie avec attention. Et elle ne fait pas que des heureux.
A gauche, les premières réactions politiques à l'intervention du chef de l'Etat arrivent sur Twitter.
«Je n’ai pas d’ami», rétorque sèchement Emmanuel Macron lorsqu'on évoque son amitié supposée avec le milliardaire Bernard Arnault, le PDG de LVMH.
Relancé par Edwy Plenel sur la fraude fiscale présumée de soutiens d'Emmanuel Macron révélée par Mediapart, le président se défend d'avoir donné des instructions pour empêcher les contrôles.
«Vous en avez donné une», le contredit Edwy Plenel.
Le président évoque pour se défendre les déboires connus par Mediapart avec le fisc dans le passé.
Tout en affirmant «entendre les colères», Emmanuel Macron reproche aux zadistes de manifester à Notre-Dame-des-Landes malgré le retrait du projet d'aéroport. Selon lui, cette colère n'est «pas légitime». «Elle n'a rien à voir avec celle des cheminots», affirme-t-il.
Emmanuel Macron se félicite d'avoir «convaincu» Donald Trump de «rester dans la durée» en Syrie au moment où ce dernier s’apprêtait à s'en désengager.
Emmanuel Macron parle de «propagande» au sujet de l'attitude de la Russie sur le plan international, qui «teste» le reste de la communauté internationale.
Il accuse en outre la Russie d'être «complice» du président syrien en ayant «construit par la voie diplomatique l'incapacité de la communauté internationale à empêcher l'utilisation des armes chimiques».
Il a cependant réaffirmé qu'il se rendrait bien au forum économique de Saint-Pétersbourg en mai où il est invité d'honneur.
Pour Emmanuel Macron, Bachar el-Assad a «menti depuis le début» sur la question de l'utilisation des armes chimiques.
A la question d'Edwy Plenel sur l'intervention française «hors du cadre de l'ONU», le président explique que «c'est la communauté internationale qui est intervenue».
Pour le président, «la priorité de l'engagement militaire de la France reste la lutte contre Daesh», il affirme par ailleurs que le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis ont agi avec une grande précision et sans dommages collatéraux envers la Russie.
«Nous n'avons pas déclaré la guerre [à la Syrie de Bachar el-Assad]», explique-t-il plus loin. Il évoque des «représailles» à propos de l'intervention de la France.
Interrogé dès la première question sur l'opération militaire de la France en Syrie, le président a commencé par estimer que «l'histoire jugera» du bien-fondé de cette opération «conforme aux engagements» pris par la France.
Il a réaffirmé détenir la preuve de l'utilisation d'armes chimiques, notamment du chlore en Syrie.
L'interview commence...
Avant même le début de l'interview du chef de l'Etat, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est agacé du ton adopté par les journalistes de BFMTV.
Après TF1, Emmanuel Macron se livre à sa seconde interview de la semaine, le 15 avril, en direct sur BFMTV, la radio RMC et le site Mediapart. Pour mener cet interview fleuve de deux heures, l'Elysée a tablé sur le fondateur de Mediapart Edwy Plenel et le journaliste de RMC Jean-Jacques Bourdin. L'entretien se déroule au Théâtre national de Chaillot à Paris.
Les dossiers à commenter ne manquent pas pour un chef de l'Etat qui avait promis une parole présidentielle rare. Inquiété par un important mouvement de grèves contre la réforme de la SNCF prévue par le gouvernement, ou encore embourbé à Notre-Dames-des-Landes, l'exécutif fait face à des difficultés sur le plan interne.
La situation internationale n'est pas non plus en reste puisque la France a mené, aux côtés des Etats-Unis et du Royaume-Uni des frappes en Syrie le 14 avril contre Damas, que ces pays accusent d'avoir mené une attaque chimique présumée.