Ils étaient quelque 2 000 manifestants à battre le pavé de Nantes, ce 7 avril, afin de protester «contre diverses réformes [portées par le gouvernement] déjà votées ou en cours», selon Ouest-France.
Si la mobilisation a été entachée par un face-à-face entre manifestants et forces de l'ordre, les CRS effectuant une charge et employant du gaz lacrymogène, elle a également été marquée par une mise en scène qui, capturée par l'AFP et relayée sur les réseaux sociaux, n'est pas passée inaperçue. Ouest-France rapporte : «Une mise en scène théâtrale d’un procès d’Emmanuel Macron a été organisée. Un épouvantail à son effigie a été " jugé", avant d’être pendu, puis brûlé.»
Le simulacre de jugement et de mise à mort a indigné un certain nombre d'internautes, ainsi que plusieurs cadres du parti de la majorité présidentielle. Selon des propos rapportés par un journaliste de LCI, le président de l'Assemblée nationale (La République en marche, LREM), François de Rugy, s'est exclamé : «C'est un scandale ! Elles sont où les condamnations claires et précises ?»
De même, la députée et porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée Aurore Bergé, relayant une publication sur Twitter de la chaîne locale Télénantes sur le sujet, a commenté avec écœurement : «Ils en sont là. C'est à cela que ressemble leur "3e tour social".»
«Il y a le militantisme et il y a la violence. Certains ont choisi la 2e option, transformant la revendication syndicale en appel au meurtre...», a également déploré Anne-Laurence Petel, députée et membre du bureau exécutif de LREM.
Enfin, Valérie Sauviat-Duvert, référente LREM de Loire-Atlantiques, a critiqué ces façons «moyenâgeuses d’exprimer son désaccord».
En outre, la scénographie macabre a indigné au-delà des rangs de LREM, puisqu'un conseiller régional du Front national (FN), Pascal Gannat, a déploré cette «mise en scène ignoble et dégradante»... tout en prenant en exemple ce cas pour dénoncer le supposé laxisme du parti présidentiel, qui laisserait se développer «un climat de guerre civil» en tolérant la violence des «antifas».
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