Dans un extrait vidéo de moins de deux minutes publié sur la page Facebook «Paris I mobilisée contre Macron et la sélection» le 5 avril, trois représentants du mouvement qui occupe le site de Tolbiac de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne depuis le 26 mars, exposent leurs revendications face caméra. Affublés de masques façon carnaval de Venise du pauvre et accompagnés d'un chien, ils expliquent ne pas vouloir être identifiables car ils ne veulent «pas avoir de porte-parole, d'individualité qui pourrait se dégager de Tolbiac», préférant une «parole commune».
Cette première «auto-conférence» de «l'auto-média de la commune libre de Tolbiac», intitulée «Pourquoi occupons nous ?», a pour but de diffuser une parole «pas relayée ou complètement détournée par les médias classiques».
Le «blocus et l'occupation illimitée» de Tolbiac a été voté le 4 avril
Les «journalistes qui racontent n'importe quoi» pourront enfin avoir accès à «des vraies images, de la part des vrais occupants de la commune libre de Tolbiac», commence une première étudiante en préambule. S'en suit un exposé des revendications de la part de deux autres intervenantes masquées : «Nous exigeons la démission de Macron, le retrait de la loi ORE [loi réformant notamment les conditions d'accès à l'université]» et apportons «[notre]soutien au peuple Kurde».
L'espoir de ces étudiants de Tolbiac, où une assemblée générale a voté le 4 avril le «blocus et l'occupation illimitée» de leur campus est que leur mouvement puisse aussi permettre «aux cheminots et à tous les précaires» de l'Université d'obtenir de «meilleurs salaires».
Nous exigeons la démission de Macron, le retrait de la loi ORE
Ils appellent «les étudiants et la population de France » à venir occuper les facs afin «de recevoir un savoir critique habituellement réservé aux étudiants». Vantant un blocage qui permet «de bloquer la production de savoir institutionnel pour créer [son]propre savoir», les trois étudiantes masquées ont pour but de «pouvoir engager un vrai rapport de force avec l’administration et in fine avec le ministère de l'Enseignement supérieur».
Environ une douzaine d'universités sont à ce jour totalement ou partiellement bloquées par des étudiants grévistes. En ligne de mire, la réforme de l'université portée par le gouvernement Philippe mais aussi plus globalement le soutien aux mouvements de contestation des cheminots ou encore aux personnels de la fonction publique hospitalière.