Cinq Lunellois, âgés de 29 à 47 ans, ont pris place le 5 avril sur les bancs de la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris. C'est le premier procès de la filière djihadiste de Lunel, et les premières audiences de ce type après l’affaire Charlie Hebdo.
Trois d’entre eux sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste et les deux autres pour financement d’une entreprise terroriste. La petite ville de Lunel, 26 000 habitants, s’était tristement illustrée en 2013 et 2014 avec le départ d'une vingtaine de jeunes décidés à abandonner leur vie tranquille pour rejoindre tout d’abord le Jaïsh Mohamed (l'armée de Mahomet), un groupe armé proche du Front Al-Nosra alors allié d'al-Qaïda. Ils avaient finalement rejoint l'Etat islamique.
Les cinq prévenus avaient été interpellés fin janvier 2015, quinze jours après les attentats de Charlie-Hebdo et de l’Hyper Cacher. Adil Barki et Ali Abdoumi sont inculpés pour avoir gagné la Syrie. Adil Barki, atteint de troubles psychiatriques, n’y aurait passé que trois mois. Hamza Mosli, Jawad S. et Saad B., les trois autres, sont simplement soupçonnés d’avoir voulu partir en Syrie et d’y avoir envoyé du matériel. Ils vont tenter à la barre de minimiser leur implication ou leur accompagnement de jeunes djihadistes.
Lunel, c'est la ville de France la mieux représentée au sein de l'Etat islamique !
Les regards sont particulièrement braqués sur Hamza Mosli, 29 ans, suspecté d’avoir joué un rôle central en tant que recruteur, d’avoir aidé au départ en Syrie de certains djihadistes, où deux de ses frères étaient partis. L’accusation s’appuie sur des échanges avec des Lunellois qui avaient rejoint la Syrie. Fin 2014, il s’était à l’époque réjoui lors d'une conversation, sans se savoir sous écoute : «Lunel, c'est la ville de France la mieux représentée au sein de l'Etat islamique !» Hamza Mosli nie toutefois avoir voulu rejoindre la Syrie ou cautionné les attentats.
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