Un hommage national a été rendu le 28 mars au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, tué par le terroriste islamiste Radouane Lakdim à Trèbes après avoir pris la place d'un otage dans un supermarché Super U le 23 mars.
Plusieurs centaines de personnes étaient présentes dans la cour de l'hôtel des Invalides où le président Emmanuel Macron a prononcé l'éloge funèbre de l'officier de 44 ans, promu au rang de colonel à titre posthume. Il a également été cité à l'ordre de la Nation pour son «courage exemplaire» et sa «totale abnégation», et a reçu le grade de commandeur de la Légion d'honneur. Cette cérémonie était ouverte au public et environ 2 000 personnes ont rendu hommage à Arnaud Beltrame devant les Invalides.
L'ensemble du gouvernement, les présidents de l'Assemblée et du Sénat, les anciens présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que les chefs de file de l'opposition étaient présents. Parmi les 400 invités, figuraient aussi les familles des victimes, tuées et blessées, ceux ayant vécu les événements, les maires de Carcassonne et Trèbes, ainsi que les représentants des associations nationales représentant les victimes du terrorisme.
«Le lieutenant-colonel Beltrame s'est retrouvé face à la part la plus profonde de son engagement»
Emmanuel Macron a débuté son discours en rappelant la chronologie des attentats de Trèbes et Carcassonne. Le président français a fustigé l'acte de mort «lâche» de Radouane Lakdim, découlant de «l'hydre islamiste». «Cette vie [celle de l'otage] comptait pour Arnaud Beltrame, parce qu'elle était la source de sa vocation de servir. Accepter de mourir pour que vivent des innocents, tel est le cœur de l'engagement des soldats», a poursuivi Emmanuel Macron.
«Le lieutenant-colonel Beltrame s'est retrouvé face à la part la plus profonde de son engagement. Il a pris une décision, qui n'était pas seulement celle du sacrifice, mais celle d'abord de la fidélité à soi-même et à ses valeurs», a continué le chef de l'Etat, rendant un hommage appuyé à la gendarmerie et aux antennes locales du GIGN, dont des membres ont été blessés pendant l'assaut. «Il a fait face à l'agression islamiste, à la haine, au nihilisme barbare», a encore affirmé Emmanuel Macron.
«[Arnaud Beltrame] incarne l'esprit français de résistance», a continué le président, pour qui «l'intolérable, jamais, ne peut l'emporter». «Le camp de la liberté, celui de la France [doit l'emporter]», a encore affirmé Emmanuel Macron. «Le nom d'Arnaud Beltrame est devenu celui de l'héroïsme français», a souligné le locataire de l'Elysée, qui a appelé à «un regain de vigilance et de civisme» face à l'islamisme, «ennemi insidieux». Il a également évoqué l’assassinat, «parce que juive», de Mireille Knoll, expliquant que le meurtrier de cette dernière avait «profané [les] valeurs sacrées [de la France]».
Emmanuel Macron, après avoir terminé son discours, s'est dirigé vers le cercueil d'Arnaud Beltrame pour lui remettre la Légion d'honneur, au grade de commandeur. Une marche funèbre a ensuite été jouée alors que le cercueil quittait la cour des Invalides.