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Attentats de l'Aude : «Il aurait fallu lui expliquer ce que signifie le djihad dans l'islam» (VIDEO)

Après les attentats de Trèbes et Carcassonne, RT France est allé à la rencontre des fidèles et de l'imam de la mosquée Essalam de Carcassonne, qu'a fréquenté le terroriste islamiste Radouane Lakdim. Le religieux précise qu'il aurait pu «l'aider».

Le terroriste islamiste Radouane Lakdim, qui a assassiné quatre personnes à Trèbes et Carcassonne le 23 mars, fréquentait-il de façon assidue la mosquée Essalam de Carcassonne ? RT France est allé à la rencontre de la communauté musulmane sur place, qui se dit choquée par l’attentat commis par Radouane Lakdim.

Mais difficile de trouver des fidèles qui avouent avoir côtoyé le djihadiste. Le Carcassonnais a fréquenté le lieu de culte pendant plusieurs années, mais aurait arrêté de s'y rendre depuis «au moins deux ans», selon un fidèle interrogé par RT France. Dans la cité fortifiée, un homme se dit «étonné» à l'idée que Radouane Lakdim ait pu assister aux prêches, qui se font, selon lui tout à fait «normalement». Le djihadiste aurait en tout cas fait sienne l'idéologie islamiste du Tabligh (qui se revendique de l'«islam authentique»), enseigné par une cinquantaine d'imams radicaux en France.

«On pouvait l'aider et lui enseigner les vraies valeurs de la religion»

Pour l'imam de la mosquée Essalam de Carcassonne, Mohamed Aitzanou, c'est d'abord aux autorités françaises d'identifier les individus à risque afin que les religieux puissent intervenir. «On pouvait l'aider et lui enseigner les vraies valeurs de la religion, lui enseigner le coran, mais c'était peut-être à vous [les autorités françaises] d’être au courant des aspirations de cet individu. Il aurait fallu lui expliquer ce que signifie le djihad dans l'islam, le vrai, celui du messager de Dieu», confie-t-il en arabe.

L'ancien diplomate tunisien Mezri Haddad, également interrogé par RT France, explique lui qu'un imam «orthodoxe» peut effectivement «détecter les prédispositions à l'islamisme» d'un individu. «Qu'on l'appelle Frères musulmans, Etat islamique, Daesh, tabligh, salafiste, etc., tout cela c'est l'islamisme», poursuit-il, expliquant qu'il faut en «expurger l'islam de France».

Radouane Lakdim, marocain naturalisé français en 2004, était toujours suivi par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) au moment de son passage à l'acte. Sur écoute, il aurait même reçu en mars une convocation pour un «entretien d'évaluation», les services de renseignements désirant le rencontrer en personne afin d'évaluer son niveau de dangerosité, selon RTL.

Le 27 mars, sa compagne radicalisée âgée de 18 ans ainsi qu'un homme de 17 ans étaient toujours en garde à vue.

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