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Attentat de Trèbes : où en est l'enquête ?

L'enquête sur Redouane Lakdim a débuté quelques heures après la fin de l'assaut du Super U à Trèbes. Deux proches du terroriste ont été mis en garde à vue dès le 23 mars au soir et des documents faisant allusion à Daesh ont été retrouvés.

Redouane Lakdim, petit délinquant franco-marocain de 25 ans fiché S depuis 2014 pour ses liens avec la «mouvance salafiste», selon le ministre de l'Intérieur, est passé à l'acte le 23 mars à Carcassonne puis à Trèbes dans l'Aude. Le casier du terroriste affiche deux condamnations préalables : il avait écopé d'un mois de prison avec sursis en 2011 pour port d'arme prohibé et d'un mois de prison ferme en 2016 pour usage de stupéfiants et refus d'obtempérer ; une peine qu'il avait purgée.

L'enquête a commencé quelques heures après l'assaut du supermarché dans lequel Redouane Lakdim s'était retranché et a été confiée à la Sous-direction antiterroriste (Sdat), à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Direction centrale de la police judiciaire (DIPJ) de Montpellier.

Les enquêteurs cherchent à déterminer si le jeune homme a bénéficié de l'aide de complices avant de passer à l'acte. Surtout, ils cherchent à connaître la provenance de l'arme qu'il a utilisée. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Colomb, a pour le moment fait savoir que le terroriste avait agi seul, tout en précisant : «Il était connu pour des faits de petite délinquance, nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l'acte brusquement.»

Selon FranceInfo citant une source judiciaire, des notes «faisant allusion» à Daesh ont été retrouvées dans un calepin, lors d'une perquisition menée au domicile du terroriste le 23 mars dans la soirée. Des «supports numériques» ont également été découverts. Il s'agit d'un disque dur et d'un téléphone portable. Ces deux objets sont en cours d'analyse.

A 10h15, le 23 mars, Redouane Lakdim entre dans le Super U de Trèbes et crie : «Allah akbar !» («Dieu est le plus grand»). Il affirme ensuite être un «soldat» de Daesh se disant «prêt à mourir pour la Syrie» et demandant «la libération des frères», selon le procureur de Paris François Molins. Le terroriste ouvre alors le feu et tue un employé et un client du magasin. Après l'assaut, les forces de l'ordre ont découvert une arme de poing et un couteau de chasse dans le supermarché, ainsi que trois engins explosifs de confection artisanale, mais fonctionnels.

La compagne du tueur, âgée de 18 ans, a été placée en garde à vue dans la soirée du 23 mars à Carcassonne, ainsi qu'un mineur de 17 ans «pour association de malfaiteurs terroristes criminelle», selon les informations de FranceInfo citant une source proche de l'enquête. Ce dernier serait un ami et voisin de Redouane Lakdim, mais il n'est connu des services de police que pour des affaires de stupéfiants et n’apparaît pas sur le fichier S, selon cette même source.

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