France

Episode de violences à l'université de Montpellier : le doyen de la faculté démissionne

L'irruption violente d'hommes cagoulés dans un amphithéâtre occupé par des étudiants à la faculté de Montpellier a suscité une vive polémique. Le doyen, accusé d'avoir permis aux agresseurs d'agir, a démissionné de ses fonctions.

Le doyen de la faculté de Montpellier, Philippe Pétel, a annoncé qu'il quittait ses fonctions. Il était mis en cause après que plusieurs hommes, le visage cagoulé, avaient fait irruption à l'intérieur d'un amphithéâtre occupé par des étudiants. Ils avaient alors violemment pris à partie les étudiants pour les contraindre à quitter les lieux. Le parquet de Montpellier avait ouvert une enquête pour des «faits de violences en réunion et avec arme».

Deux versions s'opposent quant au déroulement des faits. D'une part, les étudiants qui occupaient les lieux soutiennent que Philippe Pétel, le doyen de la faculté, a empêché la police d'entrer et a laissé les individus cagoulés pénétrer dans l'amphithéâtre. «C'est le doyen qui a ouvert la porte. Je l'ai vu de mes propres yeux», assure ainsi un témoin interrogé par Libération. «Ils sont entrés dans l'amphi, ont frappé les étudiants, moi j'ai pris deux coups à la tête, un dans le ventre, j'ai des marques au visage et le nez qui saigne», poursuit ce témoin. D'autres font état de l'utilisation de taser, et prétendent avoir été victimes d'injures racistes. Certains maintiennent en outre avoir reconnu des professeurs parmi les individus cagoulés, et soulignent la présence d'agents en charge de la sécurité incendie, qui ne sont à aucun moment intervenus.

De son côté, le doyen assure avoir tenté d'obtenir une intervention de la police «toute la journée» en vain, au «grand désespoir» des étudiants qui souhaitaient réinvestir les locaux pour pouvoir suivre leurs cours.

Niant avoir fait rentrer qui que ce soit dans l'amphithéâtre, et soutenant qu'il était dans le hall de le fac au moments des faits, Philippe Pétel affirme que ce sont les étudiants en droit, et peut-être des professeurs, qui étaient «tous contre l'occupation», qui ont entrepris de défendre leur faculté. «Je ne peux pas les en blâmer», expliquait-il au micro de France 3, se déclarant «fier de ses étudiants» et approuvant leur action «totalement».

«Si certains étaient cagoulés, je ne sais rien», soutenait-il en outre, notant qu'en général, les cagoulés étaient «plutôt dans le clan des occupants».

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