France

Afrique, intégration des réfugiés, médias : la stratégie d'Emmanuel Macron pour la francophonie

A l'occasion de la Journée internationale de la francophonie, Emmanuel Macron a déroulé les 33 mesures de son plan de promotion de la langue française face à un parterre d'académiciens, d'étudiants, de jeunes et de créateurs du monde francophone.

Au cours d'un discours fleuve lyrique, truffé de références à l'Histoire et aux auteurs français qui l'ont inspiré, Emmanuel Macron a présenté sous la coupole de l'Académie française son plan «pour la promotion de la langue française et du plurilinguisme» le 20 mars. Devant une assemblée de 400 personnes, il a détaillé ses 33 mesures destinées à revaloriser le français, qualifié de «langue monde, langue archipel».

Afin de faire passer le français de la cinquième place des langues les plus parlées au monde à la troisième, Emmanuel Macron souhaite développer les moyens consacrés à l'apprentissage de cette discipline en Afrique. Il compte aussi doubler le nombre d’élèves accueillis dans les lycées français à l'étranger d’ici à 2030, et doubler l'accueil d'étrangers dans les universités hexagonales.

Le président a également mis l'accent sur le développement des médias publics français, comptant augmenter l'audience à l’étranger de TV5 monde ou de France Média Monde (France 24, RFI), pour qu'ils touchent 150 millions de personnes contre 135 millions aujourd'hui.

La lecture redeviendra le cœur de l’apprentissage

Autres chantiers soulevés par Emmanuel Macron : développer l’enseignement du français dans le domaine des affaires et revaloriser la langue aussi bien au sein des institutions de l'Union européenne, que des organismes internationaux, ou encore sur internet.

Le français comme outil d'intégration

Le chef de l'Etat a par ailleurs évoqué le français comme outil d'intégration en proposant d'augmenter le volume horaire de cours gratuits dispensés aux réfugiés, qui passera de 250 à 400 ou 600 heures. Il a aussi mis l'accent sur l'importance prépondérante des auteurs français ou francophones dans le cadre scolaire et insisté sur le fait que «la lecture redeviendra le cœur de l’apprentissage».

Le français se construit dans ce plurilinguisme

Développant un discours ancrant la valorisation du français dans le cadre du plurilinguisme, il a justifié ses affinités pour l'anglais, alors que la presse avait pointé du doigt ses nombreux anglicismes avant la présentation du projet. «A Davos, je me suis d'abord exprimé en anglais, puis en français. Certains auraient préféré que je ne m'exprime qu'en français. Mais s'exprimer en anglais dans une enceinte réunissant la communauté des affaires, c'est d'abord utile et c'est montrer que le français se construit dans ce plurilinguisme, dans cette capacité à parler la langue de l'autre», a-t-il argumenté.

Selon l’Organisation internationale de la francophonie, le français est aujourd’hui parlé par 275 millions de personnes dans le monde. Le français est actuellement en cinquième position après le mandarin, l'anglais, l'espagnol et l'arabe.

Selon les chiffres de l'ONU, grâce à la forte démographie africaine, l'espace linguistique francophone devrait connaître une croissance de 143% entre 2015 et 2065. 700 millions de personnes devraient s’exprimer en français d’ici 2050, dont 85% en Afrique.