France

Steve Bannon au congrès du FN : «Les médias de l'establishment sont les chiens du système»

L’ex-conseiller du président américain Donald Trump, Steve Bannon, était l’invité surprise du congrès du Front national. Rendant hommage au parti, il a en outre confié aux militants son optimisme quant à l'avenir des forces anti-mondialistes.

«L'Histoire est de notre côté et va nous mener de victoire en victoire», a déclaré le 10 mars l'ancien conseiller du président américain Donald Trump, Steve Bannon, devant le congrès du Front national (FN) à Lille, dont il était l'invité vedette. «Vous faites partie d'un mouvement qui est plus grand que l'Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie», a ajouté celui qui est par ailleur l'ex-directeur du site conservateur Breitbart News.

Laissez-les vous traiter de racistes, de xénophobes ou je ne sais quoi, portez-le même comme une médaille !

En outre, Steve Bannon n'a pas épargné les médias «de l'establishment», qu'il qualifie de «chiens du système». «Tous les jours nous devenons plus forts, et eux plus faibles. Laissez-les vous traiter de racistes, de xénophobes ou je ne sais quoi, portez-le même comme une médaille !», a-t-il ajouté, selon le compte Twitter officiel du FN.

Steve Bannon a également fait l'apologie du dépassement du clivage gauche/droite, en prenant exemple sur les dernières élections en Italie, qui ont vu les partis anti-establishment que sont la Ligue (ex-Ligue du Nord) et le Mouvement 5 étoiles arriver en tête. Pour lui, leurs succès viennent de la contestation «de la politique des élites de Rome et de Bruxelles».

Enfin, interrogé par le reporter de RT France au sujet des «fake news» et du projet de loi porté par le gouvernement français les concernant, Steve Bannon s'en est remis à «la capacité d'avoir un bon jugement» qu'ont, selon lui, «les gens».

Le FN tient son congrès à Lille ces 10 et 11 mars, en vue de sa «refondation» et d'un changement de nom.

Steve Bannon, dont la venue avait été annoncée seulement le soir du 9 mars, avait dirigé la fin de la campagne présidentielle de Donald Trump avant de devenir son conseiller à la Maison Blanche pendant sept mois.

Sa venue a suscité diverses réactions, souvent positives de la part des frontistes ou ex-frontistes. Ainsi, Sébastien Chenu, porte-parole du FN, n'a pas hésité à se montrer enthousiaste sur France Inter : «Il a été l'artisan d'une victoire, celle de Donald Trump, sur laquelle personne ne pariait [...] donc il va nous expliquer que la victoire est possible, comment on peut s'y prendre.»

L'ancien président du FN, Jean-Marie Le Pen, a quant à lui vu d'un bon œil la venue de Steve Bannon. «C'est la surprise de la cheffesse, j'ai plutôt de la sympathie pour Bannon», a confié à l'AFP le cofondateur du parti.

Tranchant avec ces commentaires plutôt positifs, le député du Gard Gilbert Collard, a assuré pour sa part qu'il n'approuvait «pas du tout» que le FN ait décidé de le recevoir.

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