France

Migrants à Calais : Yann Moix va porter plainte contre Gérard Collomb pour diffamation

Yann Moix a annoncé qu'il porterait plainte contre le ministre de l'Intérieur pour diffamation. Gérard Collomb avait contesté les images diffusées par le chroniqueur sur le sort des migrants à Calais. Yann Moix, lui, assume.

Passablement contrarié par les critiques dont il fait l'objet après la diffusion de ses vidéos en janvier sur le sort des migrants à Calais, Yann Moix riposte. Sur le plateau de Salut Les Terriens sur C8, le 3 mars, l'écrivain et chroniqueur d'On n'est pas couché a annoncé qu'il allait porter plainte contre le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

«Je ne comprends pas pourquoi mon témoignage est à ce point humilié et à ce point passé sous silence et ridiculisé, j'ai donc décidé – puisque maintenant ça suffit – d'attaquer le ministre de l'Intérieur français pour propos diffamatoires à mon égard», a-t-il annoncé.

Yann Moix faisait référence aux propos tenus le 21 février sur BFMTV par Gérard Collomb. Le ministre avait en effet estimé que les vidéos diffusées par Yann Moix constituaient un montage d'images «qui dataient de la jungle de Calais», c'est-à-dire de 2016 ou avant. «Je veux bien qu'on puisse faire un certain nombre de montages, qu'un policier qui témoigne, on le prenne [sur] 30 secondes [...] Il y a des moyens aujourd'hui pour faire dire à n'importe quel personnage le contraire de ce qu'il pense avec des moyens technologiques. Il vaut mieux regarder la réalité en face», avait poursuivi le ministre de l'Intérieur.

Yann Moix conteste l'argumentation de Gérard Collomb. Il assure que les vidéos datent bien de ces derniers mois – l'une des preuves serait les dates imprimées sur les cartes mémoires lors de l'enregistrement. «Lorsqu'on est un responsable politique de haut rang, et quand on est à son poste, on ne peut pas faire passer pour de la mythomanie ce qui n'est que du témoignage», regrette l'écrivain.

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Pour Yann Moix, 20% des policiers «s'adonnent à Calais à des jeux d'un grand sadisme»

Dans Salut Les Terriens, le chroniqueur s'est également adressé à tous ceux qui l'ont accusé de distiller de mauvaises informations, outre le ministre de l'Intérieur, comme le préfet du Pas-de-Calais. Aussi, il critique l'attitude des autorités qui n'ont même pas pris la peine de le recevoir, ne serait-ce que «quinze minutes», pour qu'il leur décrive ce qu'il a vu sur le terrain. «Plutôt que cela, ils décident de s'attaquer à mes propos en me traitant de mythomane, d'affabulateur alors que des centaines d'associations et de bénévoles disent, à la virgule près, la même chose que moi», a-t-il regretté.

Yann Moix a maintenu que des enfants étaient régulièrement matraqués, tabassés, humiliés et gazés à Calais. Il a également formulé de graves accusations contre les forces de l'ordre. «J'entends bien que la plupart des policiers font correctement leur travail mais je sais aussi, parce que j'en ai les preuves, qu'une très grosse partie d'entre eux, 20%, s'adonne à Calais à des jeux d'un grand sadisme : pisser sur les couvertures, balancer des effets personnels à la flotte, etc.», a-t-il assuré.

Et Yann Moix n'en est pas resté là, considérant également que le président de la République Emmanuel Macron était fautif dans la gestion du sort des migrants à Calais. 

En outre, pour l'écrivain-chroniqueur, les images qu'il a diffusées doivent sensibiliser les Français sur un problème que ne souhaite pas assumer le voisin britannique : «Il faut que les Français sachent que désormais la frontière anglaise se trouve à Calais et que nous faisons pour les Anglais – pour complaire aux Anglais qui ne sont pas dans l'espace Schengen – un travail que, eux, ne font pas.»

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le président de la République Emmanuel Macron, l'attitude britannique – Yann Moix a donc décidé de s'en prendre frontalement à plusieurs figures et institutions politiques majeures.

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