France

Manifestation interdite à Bure : heurts entre les anti-déchets nucléaires et les forces de l'ordre

Malgré l'interdiction de la préfecture, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés ce 3 mars à Bure, contre le projet d'enfouissement des déchets nucléaires. Le face-à-face avec les autorités s'est avéré tendu.

La préfecture avait interdit le 1er mars toute manifestation ce week-end à Bure, petite commune de la Meuse (Grand-Est), redoutant des «troubles graves à l'ordre public». Une interdiction qu'ont décidé d'outrepasser les opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires, baptisé «Cigéo», qui avaient prévu depuis le début de l'année un grand rassemblement sur cette commune.

Le 3 mars, plusieurs centaines de personnes se sont donc réunies, relate France Info.

Dans l'après-midi, les manifestants ont pris le chemin du bois Lejuc. L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a en effet retenu cette forêt pour procéder à des forages exploratoires. S'ils s'avèrent concluants, elle déposera alors une demande d'autorisation formelle pour la création d'un site de stockage de déchets nucléaires. Cela devrait a priori se faire en 2019.

France Bleu a fait savoir, pour sa part, que des militants anti-nucléaire de Bure avaient «interdit plutôt agressivement, la prise de son et d'images de la part des journalistes».

Selon l'AFP, les opposants ont lancé des projectiles en direction de l'important dispositif des forces de l'ordre qui bloquaient l'accès à la forêt. Les gendarmes ont répliqué en lançant des grenades lacrymogènes pour les empêcher d'installer une vigie. Selon Isabelle Loodrs, un témoin, le cortège était au contraire «pacifique», avant se faire «refouler par la gendarmerie».

Peu après les heurts intervenus entre forces de l'ordre et militants anti-déchets nucléaires, le gros du cortège a rebroussé chemin afin de regagner le village de Mandres-en-Barrois.

Selon L'Est Républicain, ce repli a été «marqué par quelques jets de pierres et de fusées, mais aussi par la mise à feu de pneus». Toujours selon le journal, les forces de l'ordre campent désormais sur leurs positions et «l'hélicoptère continue de survoler le village [de Mandres-en-Barrois] où se retrouvent les 300 militants».

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