France

L'entrepreneur et député LREM Bruno Bonnell aurait fait travailler gratuitement un assistant

Selon Mediapart, un collaborateur du député macroniste Bruno Bonnell a décidé de jeter l’éponge, déclarant n'avoir reçu ni salaire, ni contrat. Un couac pour le député-chef d'entreprise qui est l'une des têtes d'affiche médiatique de LREM.

Un chef d'entreprise devenu député qui ne paie pas l'un de ses collaborateurs parlementaires ? Cela a tout l'air d'une nouvelle polémique pour La République en marche (LREM) dont les parlementaires accumulent les couacs depuis leur prise de fonction en juin 2017. Le très médiatique député du Rhône et entrepreneur Bruno Bonnell doit ainsi faire face à de nouvelles révélations compromettantes, ce 24 février.

Selon Mediapart, l'un de ses collaborateurs parlementaires a décidé de quitter son équipe, assurant avoir travaillé pendant plusieurs mois sans contrat de travail ni rémunération. Interviewé par le site d'investigation, le militant LREM Hadj Djennas annonce avoir «travaillé de septembre à décembre en circonscription pour assurer l'ancrage local du député».

Alors que son statut n'aurait jamais été tranché, Hadj Djennas dit avoir représenté Bruno Bonnell lors de manifestations publiques ou rédigé des mails pour l'élu de la nation. Même si auprès de Mediapart, il confie que sa collaboration ne dépendait pas d'une question d'argent, étant donné sa situation professionnelle, il souhaitait avoir «la protection d'un contrat de travail, notamment en cas d'accident», et «disposer d'un statut de collaborateur parlementaire pour crédibiliser [ses] actions»». En conséquence, Hadj Djennas aurait proposé à plusieurs reprises à Bruno Bonnell de clarifier sa situation, sujet que ce dernier aurait «éludé ou reporté [...] sans remettre en cause la qualité de [son] travail».

Mediapart a d'ailleurs retrouvé des documents attestant du fait qu'Hadj Djennas était un collaborateur actif pour Bruno Bonnell. Il l'aurait notamment représenté officiellement au «forum des réfugiés», lors d'une visite de quartier ou à l’inauguration du nouveau local de l’Association d’aide au logement des jeunes (AILOJ) et, à chaque fois, sous une casquette de «collaborateur parlementaire».

Contacté par Mediapart, Bruno Bonnell a refusé de commenter l'affaire. Hadj Djennas a, lui, confirmé pour le site d'investigation que son avocat avait engagé «une tentative de résolution amiable du litige avec Bruno Bonnell», faute de quoi il serait prêt à engager une procédure aux prud'hommes.

Récemment, Bruno Bonnell a fait parler de lui, suscitant l'ire de personnalités de l'opposition, en raison de propos tenus le 9 février sur RMC : «[On] n'entend que ça, le pouvoir d'achat, comme si la vie se résumait au pouvoir d'acheter».

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