France

Après deux agressions, nouvelle manifestation des surveillants à la prison de Fleury-Mérogis

Après que deux surveillants pénitentiaires ont été blessés par des détenus les 20 et 21 février, les gardiens de Fleury-Mérogis ont organisé une action devant la prison, sans en bloquer l'accès. Les syndicats assument un «un coup de colère».

Moins d'un mois après la fin de leur mouvement social, alors que l'attention médiatique est retombée, une cinquantaine de surveillants étaient de nouveau réunis dans le calme ce 22 février à l'aube devant la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) après deux nouvelles agressions de gardiens, blessés par des détenus.

La veille dans l'après-midi, un gardien de la plus grande prison d'Europe a été hospitalisé après avoir été blessé à l'œil et au visage par un détenu au «profil psychiatrique» qui l'a attaqué à l'arme blanche. Lors d'un déplacement vers le parloir, un jour plus tôt, un détenu avait déjà «sauté à la gorge [d'un gardien] et commencé à l'étrangler avec les deux mains», a expliqué une source pénitentiaire à l'AFP. «Très choqué», le surveillant qui s'est cassé la main en se débattant avant de parvenir à plaquer le prisonnier contre le mur et d'attraper son sifflet pour donner l'alerte, a été placé en arrêt maladie jusqu'à fin mars.

Les gardiens ont empilé pneus et palettes devant l'entrée de la maison d'arrêt, avant d'enflammer une de ces barricades peu après 7h, comme en témoignent plusieurs photos publiées sur les réseaux sociaux, notamment par une élue régionale du Front national, qui qualifie l'agression du 20 février de «tentative de meurtre». L'accès à la prison n'était pas bloqué et les surveillants qui souhaitaient prendre leur service pouvaient entrer dans le bâtiment.

L'appel au blocage, lancé en soutien à leurs collègues agressés, est ponctuel cette fois et ne devrait pas être renouvelé. Il s'agit d'«un coup de colère» selon Thibault Capelle, représentant FO interrogé par l'AFP.

«Pour l'instant, la direction de l'administration pénitentiaire va plus vite à nous sanctionner suite au dernier mouvement qu'à mettre en place des mesures sécuritaires», a estimé Carole Baldy représentante du syndicat majoritaire Ufap-unsa, signataire de l'accord avec la Chancellerie qui a mis fin au mouvement de janvier.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet s'est rendue dans l'après-midi au chevet du surveillant hospitalisé, a-t-on appris auprès de son entourage.

Mi-janvier, l'agression d'un surveillant à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) avait lancé le plus grand mouvement social chez les gardiens pénitentiaires de ces 25 dernières années, entraînant le blocage de plus d'une centaine de prisons dans tout le pays pendant près de deux semaines. Les surveillants dénonçaient leurs conditions de travail et les agressions à répétition.

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