Plusieurs femmes font état de harcèlement sexuel, d'agressions sexuelles et de viols commis entre 2007 et 2015 au sein de l'Unef, le deuxième syndicat étudiant, selon de nouveaux témoignages publiés le 20 février par le journal Libération.
En novembre, 83 femmes, anciennes syndicalistes de l'Union nationale des étudiants de France (Unef) avaient déjà signé une tribune dans Le Monde pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles au sein de cette organisation proche du PS.
Dans son édition du 20 février, Libération affirme avoir recueilli le témoignage de 16 militantes se disant avoir été victimes de harcèlement et, pour certaines, d'agressions sexuelles et de viols.
«C'est important que l'omerta se lève [...] J'apporte tout mon soutien aux femmes qui dénoncent les violences qu'elles ont subies au sein de l'organisation», a réagi l'actuelle présidente de l'Unef, Lilâ Le Bas, contactée par l'AFP.
Le quotidien publie notamment le témoignage d'une militante qui accuse un «membre de la direction du syndicat entré à l’Unef au milieu des années 2000» de l'avoir violée à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) en septembre 2014, puis une deuxième fois en juin 2016, à Paris. Elle aurait porté plainte en janvier. Une autre femme, ancienne petite amie de ce responsable, affirme elle aussi avoir été violée en juillet 2014. Selon le quotidien, elle «s’apprête» à porter plainte à son tour.
D'après Libération, un étudiant entré dans l'organisation «au milieu des années 2000» aurait par ailleurs commis un viol à l'été 2015 sur une jeune militante qui a déposé une main courante le 17 mars 2016 à Paris.
Plus généralement, l'article de Libération décrit une organisation où les jeunes militantes étaient la cible de pressions insistantes, notamment sous la présidence de Jean-Baptiste Prévost (2007-2011) marquée, selon le quotidien, «par une multitude de dérives». L'Unef était «alors un terrain de chasse sexuelle», diagnostique le journal.
Arrivée à la tête de l'Unef en 2016, Lilâ Le Bas assure à l'AFP avoir mis en place des outils pour enrayer ces violences et libérer la parole, tels que des réunions non mixtes, ou des ateliers sur le consentement.
Dans le sillage de l'affaire Weinstein, de précédentes révélations de la presse ont récemment éclaboussé les mouvements de jeunesse du PS (MJS) et du PCF (Jeunesses communistes). Une autre affaire révélée par Libération le 14 novembre avait notamment mis en cause l'ancien président du MJS, Thierry Marchal-Beck pour des accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles entre 2010 et 2014. Huit femmes avaient alors témoigné.