Adversaire farouche du politiquement correct, le dessinateur Marsault, qui compte de nombreux contempteurs dans les milieux féministes et antiracistes à cause de sa liberté de ton et de son goût pour la provocation, a eu la surprise de découvrir que le syndicat étudiant Unef, avait utilisé l'une de ses œuvres pour appeler à manifester contre la réforme du code du travail, le 10 octobre dernier. Une surprise d'autant plus grande que le dessinateur traîne une réputation de «fasciste», selon lui, dans le monde de la gauche étudiante dans lequel s'inscrit l'Unef.
Dans un message au ton (typiquement) incendiaire, Marsault interpelle donc l'Unef qui, affirme-t-il, ne lui a pas demandé son autorisation pour reproduire son dessin et encore moins pour en modifier les dialogues. Sur le dessin publié par l'Unef, on voit un Emmanuel Macron déclarer, avec un sourire carnassier : «Ne vous occupez pas de moi, c'est moi qui m'occupe de vous.» Sur la version originale, le président français fait une série de déclarations contradictoires, plus ou moins grossières.
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Si je vous reprends à coller votre écriture inclusive à la con sur un de mes dessins préalablement volé, [...] je vous déclenche un maelstrom judiciaire qui va tellement vous essorer que vous serez obligés de manger vos tracts pour vous nourrir
Mais ce que le dessinateur a eu encore plus de mal à digérer, c'est l'emploi de la très controversée écriture inclusive sur le tract du syndicat étudiant. «Si je vous reprends à coller votre écriture inclusive à la con sur un de mes dessins préalablement volé, dans le but de servir votre propagande de petits bourgeois de gauche qui n'ont de Che Guevara que le tee-shirt fabriqué en Chine par des enfants, je vous déclenche un maelstrom judiciaire qui va tellement vous essorer que vous serez obligés de manger vos tracts pour vous nourrir», prévient l'artiste, dans son message très partagé et commenté sur le réseau social Facebook.
Dans une publication suivante, il n'écarte cependant pas totalement la menace judiciaire, affirmant que l'idée d'un procès immédiat était à l'étude «pour le principe».
Une prise de parole sans concessions qui a rapidement trouvé nombre de défenseurs mais aussi de détracteurs. En premier lieu desquels un militant communiste ex-Unef, qui a appelé sur Twitter à ce que le dessinateur soit «arrêté immédiatement» pour les propos suivants, issus d'un de ses commentaires sur Facebook et qu'il considère constituer un appel à la violence : «Je compte sur vous pour rester civilisés en cas de rencontre des militants de l'Unef (la civilisation s'arrête à partir de la semelle de Caterpillar dans les dents)».