«Lassée de lire n'importe quoi et d'endurer les calomnies de Monsieur Ramadan chaque fois qu'il est en difficulté et doit rendre compte de ses actes, j'ai chargé mon avocat, Me Patrick Klugman, de porter plainte pour dénonciation calomnieuse», a écrit sur son blog Caroline Fourest le 17 février. Celle-ci est soupçonnée par la défense de Tariq Ramadan de collusion avec les deux femmes l'accusant de viol.
Des accusations «complotistes», selon l'avocat de Caroline Fourest
«Trois juges d'instruction ont estimé que les accusations contre Monsieur Ramadan n'étaient pas fantaisistes, mais sérieuses. Madame Fourest a eu une action citoyenne en soutenant ces femmes et n'a pas à faire l'objet d'accusations à la fois complotistes et pathétiques», a déclaré le 18 février à l'AFP Patrick Klugman, qui a confirmé préparer cette plainte.
La polémiste mène depuis plusieurs années un combat politique contre le théologien suisse en l'accusant de dissimuler le projet d'un islam politique radical en tenant un double discours. Elle est elle-même visée par une plainte pour subornation de témoins. Cette procédure a été lancée contre elle en novembre par la défense de Tariq Ramadan, après les plaintes de deux femmes, qui ont abouti à la mise en examen et la détention provisoire pour viols de l'intellectuel, le 2 février à Paris.
L'enquête a mis au jour que les deux plaignantes ont eu plus d'une centaine de contacts téléphoniques avec la ligne de Fiammetta Venner, la compagne de Caroline Fourest, sur une période comprise entre le 6 mai et le 6 novembre 2017, selon un procès-verbal dont l'AFP a eu connaissance.
Selon Caroline Fourest, il s'agit de sa propre ligne et tous ces échanges sont postérieurs au dépôt de la première plainte d'Henda Ayari le 20 octobre. «J'ai moi même pris connaissance de cette plainte dans la presse», assure encore la collaboratrice de l'hebdomadaire Marianne.
L'islamologue suisse de 55 ans, détenu à Fleury-Mérogis (Essonne), a été hospitalisé le soir du 16 février. Il dit être atteint d'une sclérose en plaques et d'une autre maladie grave. La cour d'appel de Paris a ordonné une expertise médicale avant d'examiner, le 22 février, le recours qu'il a formé contre cette détention provisoire.