Nouveau rebondissement dans l'affaire «Théo». France Inter assure avoir obtenu le 16 février les conclusions de deux expertises médicales, concernant le jeune homme gravement blessé à l'anus par la matraque d'un policier, lors d'un contrôle ayant dégénéré en février 2017.
Ces conclusions seraient formelles et confirmeraient des blessures graves, mais pas le viol dont un des policiers est accusé. L'une des expertises révélerait que le bâton utilisé par le policier d'Aulnay-sous-Bois en question n'aurait jamais pénétré l'anus du jeune homme, même si le coup porté a provoqué le déchirement du sphincter sur près de 10 centimètres. Une information qui a son importance puisque le policier, poursuivi pour viol, verrait la requalification de son acte.
D'ailleurs, France Inter précise que cette première expertise indique, dans sa conclusion, qu'aucune séquelle médicale ne serait «à prévoir» pour Théodore Luhaka. La deuxième expertise, quant à elle, serait encore plus clémente pour le policier incriminé pour le coup de matraque. Celui-ci ne serait en effet «pas contraire aux règles de l'art».
Contactés par la radio, les avocats de Théodore Luhaka estiment que ces informations ne changent pas grand chose sur le fond de l'affaire : «Cela ne va pas atténuer le fait qu'il [Théo] a reçu un coup dans la région de l'anus qui a entraîné des lésions extrêmement graves, gravissimes», estime Antoine Vey.
Selon Europe 1 : une pénétration «serait consécutive à la violence [du] choc»
En outre, Europe 1 appelle à la prudence quant à l'interprétation des premières conclusions. Selon les informations de la radio, «le matraque aurait en effet atteint le sphincter, le muscle entourant l'anus, et la pénétration serait consécutive à la violence de ce choc».
Fin janvier, cette même radio avait dévoilé une vidéo de l'interpellation à Aulnay-sous-Bois, semblant remettre en cause l'hypothèse d'un «viol en réunion». L'un des avocats de Théodore Luhaka avait estimé qu'il s'agissait d'«un viol en réunion» et ce dernier a toujours affirmé avoir subi un «acte de torture» de la part des gardiens de la paix.
L'affaire avait fait grand bruit en février 2017, donnant en outre lieu à plusieurs nuits de violences urbaines. Théodore Luhaka, alors âgé de 22 ans, avait été victime d'une plaie du canal anal après son interpellation. Le président de la République de l'époque, François Hollande, en soutien à Théodore Luhaka, s'était rendu au chevet du jeune hospitalisé.