France

Un festival dédié à Israël annulé à Lille après avoir été perturbé par des militants pro-Palestine

Le festival «Escale en Israël» organisé par des étudiants de l'université Lille 1 a finalement été annulé après que des militants pro-palestiniens ont perturbé la tenue d'un premier événement.

S'inscrivant dans le calendrier de l'Institut français, qui mène en 2018 une «Saison croisée France-Israël», le festival intitulé «Escale en Israël» à Lille a été annulé ce 15 février 2018 par les étudiants qui l'organisaient dans le cadre d'un projet universitaire, après que des militants pro-palestiniens ont manifesté lors d'un premier atelier culturel.

«Les manifestants nous ont dit qu'ils allaient venir manifester à toutes nos activités. Donc on a décidé d'arrêter. On ne veut pas créer plus de polémique sur cela», a expliqué à l'AFP Gaëlle Robin, étudiante de 22 ans de la filière marketing, communication et culture, chargée des relations presse au sein de l'association Pankultura ,qui se consacre chaque année à un pays différent. «On était neutre, on a bien dit qu'il n'y avait rien de politique ni religieux [...] Notre projet a été validé [par l'établissement]», a-t-elle ajouté. A côté des ateliers de dégustation culinaire et de conférences sur l'état de la société israélienne, figurait aussi, ce 16 février, la projection d'un film réalisé par une Palestinienne, Maysaloun Hamoud. 

Israël comparable à l'Afrique du Sud de l'apartheid pour les détracteurs du festival

A l'appel de l'association France Palestine Solidarité Nord-Pas-de-Calais (AFPS) mais aussi de professeurs de l'université de Lille 1, quelques dizaines de personnes avaient perturbé la tenue d'une exposition photos et de cours d'hébreu à la Maison des étudiants sur le campus à Villeneuve d'Ascq.

Monsieur le président, aurions-nous accepté d'organiser une manifestation édulcorée sur l'Afrique du Sud, au temps de l'apartheid et de Mandela en prison ?

Selon l'AFPS, la démarche des étudiants «met en valeur l’Etat d’apartheid israélien en prétendant se placer sur le terrain culturel, en occultant les crimes commis régulièrement par cet Etat colonial à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza».

Une lettre signée de deux professeurs a également été envoyée au président de l'université, pour demander l'annulation du festival. «Monsieur le président, autoriser une manifestation qui, sous couvert d'ouverture culturelle, fait l'apologie de cet Etat [Israël] nous choque profondément», ont-ils écrit. «Monsieur le président, aurions-nous accepté d'organiser une manifestation édulcorée sur l'Afrique du Sud, au temps de l'apartheid et de Mandela en prison ?», ont-ils poursuivi.

L'Union des étudiants juifs de France indignée

Dans un communiqué publié le 15 février, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'était dite «indignée qu'un groupuscule obtienne l'annulation d'un festival culturel israélien dans une université française». «Boycotter Israël, c'est importer le conflit israélo-palestinien en France à des fins de haine. A l'heure où l'antisémitisme prend le masque de l'antisionisme, il est intolérable qu'un festival culturel puisse être annulé du seul fait qu'il ait pour thème Israël», a ajouté l'UEJF.  Le président de l'UEJF Sacha Ghozlan a fait part de son intention de rencontrer le président de Lille 1 pour tenter de maintenir le festival.

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