«On nous dit qu'une petite centaine [de djihadistes français] ont été arrêtés par les Kurdes en Syrie», a déclaré Jean-Yves Le Drian sur la chaîne BFMTV et à la radio RMC, lors de l'émission Bourdin Direct du 7 février. Il a ensuite précisé : «On ne les a pas encore vraiment localisés, on a des signalements.» Le chiffre jusqu'ici évoqué était de quelques dizaines de djihadistes français détenus dans des camps ou des prisons en Irak et en Syrie, avec plusieurs dizaines de mineurs.
Conformément à la doctrine française, «ils vont être jugés par les autorités judiciaires locales, ils ne seront pas rapatriés en France», a rappelé le ministre, qui a précisé que seuls leurs enfants pourraient être rapatriés par le biais de la Croix-Rouge.
Dans le cas syrien, ils relèveront des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de forces rebelles kurdes et arabes, selon les précisions de Jean-Yves Le Drian. Concernant ceux qui ont été arrêtés en Irak, où la peine de mort est appliquée, la France fera savoir son opposition à tout verdict aboutissant à la peine capitale : «Dans ces cas-là, la France fait savoir sa position», que ce soit en Irak ou ailleurs, a relevé le ministre en rappelant que sept Français étaient aujourd'hui condamnés à mort dans le monde, notamment aux Etats-Unis et en Indonésie. «Je vais me rendre bientôt en Irak et je le ferai savoir moi-même», a ajouté Jean-Yves Le Drian, sans donner plus de précisions.
Le garde des Sceaux, Nicole Belloubet, avait déjà déclaré fin janvier que le gouvernement français «interviendrait» si des djihadistes français détenus en Irak ou en Syrie étaient condamnés à mort. Il pourrait notamment s'agir de «négocier avec l'Etat en question», avait-elle ajouté, tout en soulignant que ce serait «un traitement au cas par cas.»
Cette annonce semblait faire entendre un son de cloche différent de celui du ministre française des Armées, Florence Parly, qui avait déclaré en octobre 2017 : «Ce que nous voulons, c'est aller au bout de ce combat et bien sûr si des djihadistes périssent dans ces combats, je dirais que c'est tant mieux.»