Estimant que le gouvernement n’avait pas entièrement satisfait leurs revendications, des surveillants pénitentiaires ont décidé de continuer le mouvement de grève. A l’appel des organisations syndicales de la CGT et FO, quelques dizaines d'entre eux ont manifesté le 5 février devant les locaux de l’administration pénitentiaire à Paris. Ils ont réitéré, à cette occasion, leur opposition à l’accord signé le 26 janvier par l’Ufap-Unsa, syndicat majoritaire (40% du personnel) et le gouvernement, qualifié de «trahison inacceptable» par la CGT (15% du personnel) et FO (30%).
Le texte conclu prévoit 1 100 embauches supplémentaires d’ici trois ans, le renouvellement de l’équipement des surveillants, un meilleur encadrement des détenus radicalisés et une enveloppe de 30 millions d’euros d’indemnités. Des mesures jugées insuffisantes par les représentants des deux mouvements syndicaux, fers de lance de la contestation. Au micro de RT France, le délégué syndical FO pénitentiaire Thibault Capelle a assuré que le combat se poursuivait malgré la faible mobilisation.
«Les plus hargneux et les plus vindicatifs, sont encore là aujourd'hui car ils savent très bien qu’il y a quelque chose à aller chercher», a-t-il déclaré. Il a par ailleurs ajouté que plusieurs sénateurs encourageaient leur mouvement et qu’ils étaient susceptibles de les aider à aborder la question de leurs revendications lors du débat parlementaire.
Même sentiment d’insatisfaction pour Olivier Duval, secrétaire local CGT au centre pénitentiaire du Havre. Il a entre autres déploré que l’accord signé ne «cont[enait] pas grand-chose», notamment concernant le volet des ressources humaines.
Contacté par RT France, le secrétaire régional CGT pénitentiaire d’Ile-de-France Ambroise Koubi a justifié la poursuite des blocages en raison des faibles compensations financières proposées par le gouvernement au titre de la «prime de sujétion spéciale» et de «l’indemnité pour charge pénitentiaire». Déplorant la persistance de l’insécurité dans les prisons, il a appelé à la revalorisation tous azimuts du métier de surveillant pénitentiaire.
Né le 15 janvier, quelques jours après l’agression à l’arme blanche de trois gardiens par un détenu islamiste à la prison de Vendin-le-Vieil, le mouvement de protestation avait gagné plusieurs établissements pénitentiaires. 115 prisons des 188 que compte le pays avaient été bloquées par les gardiens.
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