L'histoire de Youcef, 76 ans, dont la maison à Garges-lès-Gonesses était squattée depuis presque deux mois par 16 Roms a suscité un élan de solidarité parmi les jeunes du coin, qui se sont décidés à prendre eux-mêmes les choses en main pour lui rendre son bien.
Dans un article publié par Le Parisien le 30 janvier, Haj Youcef avait expliqué avoir été prévenu par la police de la présence de squatteurs dans son logement, qu'il n'habite pas. Mais conformément à la loi, la police lui avait signifié qu'elle ne pouvait intervenir, étant donné que les squatteurs avaient investi les lieux depuis plus de 48 heures. Il devait donc se résoudre à engager une procédure civile aux délais incertains et ne pouvait, en attendant, que constater impuissant la présence des Roms dans sa maison.
Face à ce qu'il estimait être une injustice, Bassem Braiki, un blogueur lyonnais avait alors partagé l'article du Parisien, lançant un appel sur les réseaux sociaux afin de réveiller les consciences de ses voisins : «Parisiens, regardez vous dans une glace...»
En quelques heures, des dizaines de jeunes se sont organisés pour se rendre sur place et ont filmé leur intervention. «Sortez de là ! Cassez-vous ! Allez, [vous avez] deux minutes, deux minutes ! Cassez vous tous !», les entend notamment dire sur l'une des vidéo.
Une évacuation qui se serait déroulée sans violence d'après les images disponibles sur les réseaux sociaux et ce malgré les moyens d'intimidations déployés, et notamment des armes. Mais pas sans rebondissements.
La police est finalement intervenue, interpellant plusieurs jeunes. Alors que les Roms avaient réinvesti les lieux, les jeunes ne se sont pas démobilisés. «[Les Roms] étaient une quinzaine à l’intérieur de la maison, mais ils ont appelé des renforts. De notre côté, toute la cité est venue», raconte un jeune homme cité par Le Parisien.
Tant et si bien qu'au terme de ce véritable bras de fer, Youcef a finalement pu récupérer sa maison, comme le confirme une vidéo diffusée sur les réseaux. Aussi incrédule qu'ému, on le voit remercier le blogueur lyonnais d'avoir organisé «cette descente».
«On dit qu’à cause de la cité, il n’y a pas de sécurité, mais c’est grâce à la cité qu’il a récupéré sa maison !», se réjouit l'un des protagonistes, cité par Le Parisien.
Satisfait du résultat, Bassem Braïki a publié deux vidéos en guise de conclusion, dans lesquelles il s'adresse aux jeunes de la région : «J’ai fait ça pour vous piquer […] pour vous faire bouger.» Ne comptant pas s'arrêter là, il propose également de monter une nouvelle équipe, «de filles» cette fois-ci... pour «faire le ménage» dans la maison.