France

Les actes antisémites et racistes sont en forte baisse en 2017, selon le ministère de l'Intérieur

Les actes antimusulmans, racistes et antisémites ont fortement baissés en un an, bien que les actions violentes, qui nécessitent l'intervention de la police, aient augmenté. Les atteintes aux lieux de culte et sépultures ont également diminué.

Le ministère de l'Intérieur a publié le 31 janvier un bilan recensant tous les actes racistes en 2017 sur le territoire, notant qu'ils avaient globalement diminués.

Dans le détail, ce sont les actes antimusulmans qui ont connu la plus forte baisse (-34,5%, avec 121 faits), selon un communiqué du ministère de l'Intérieur. Les actes racistes au sens strict (hors actes antisémites et antimusulmans) ont connu un repli moindre (-14,8%, avec 518 faits) tout comme les faits antisémites (-7,2% avec 311 faits).

«Cette baisse globale ne doit cependant pas masquer l'augmentation des faits [...] d'actions violentes», celles qui obligent policiers et gendarmes à intervenir, tempère toutefois le ministère de l'Intérieur. De fait, les actions violentes dirigées contre les minorités sont toutes en hausse, à l'instar de celles dirigées contre les musulmans (de 67 à 72) et contre les Juifs (77 à 97). «Toutes ces actions constituent de véritables insultes à la République, qu'il nous faut sanctionner et continuer de combattre sans relâche», note le ministère dans son communiqué.

Les lieux de cultes chrétiens principalement visés

S'agissant des atteintes aux lieux de culte et sépultures, le bilan 2017 dressé par le ministère de l'Intérieur est là encore contrasté. A la satisfaction de la Place Beauvau, les atteintes aux édifices religieux et aux sépultures s'affichent globalement en repli (-7,5% avec 978 faits recensés), pour la première fois depuis 2008.

L'immense majorité cible les lieux chrétiens (878 faits), même si une baisse est à constater par rapport à 2016 (-7,5%). Une diminution encore plus importante en ce qui concerne les mosquées et les cimetières musulmans (-15%, avec 72 faits), selon le bilan officiel. Seule les atteintes aux lieux juifs sont en hausse de 22%, mais leur nombre en valeur absolue reste marginal (28).

«A la lueur de ce bilan 2017, le ministre de l’Intérieur et l’ensemble du gouvernement restent pleinement mobilisés pour poursuivre leur lutte intransigeante contre le racisme et l’antisémitisme», conclut l'Intérieur dans son communiqué.

Hasard du calendrier, ces chiffres sont dévoilés alors que l'agression le 29 janvier au soir d'un jeune garçon juif de huit ans à Sarcelles (Val-d'Oise) a suscité un torrent de condamnations venant du plus haut sommet de l'Etat. «C'est toute la République qui se dresse particulièrement aujourd'hui au côté des Français de confession juive pour combattre avec eux et pour eux chacun de ces actes ignobles», a ainsi déclaré le président Emmanuel Macron

Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe a, de son côté, appelé le 31 janvier à reconnaître qu'il existe «une nouvelle forme d'antisémitisme violente et brutale qui s'exprime de façon de plus en plus ouverte sur notre territoire».

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