Claire O'Petit a-t-elle effectué un revirement politique à 180 degrés ? C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre face à elle le vice-président du Front national, Nicolas Bay, sur le plateau de CNews le 22 janvier. Le débat a rapidement tourné à la foire d’empoigne : la député LREM a demandé à son contradicteur s'il ne se sentait pas trop «décalé» par rapport à la réalité, en référence à la décision de Toyota d’investir 300 millions d'euros dans le Nord, alors que l'élu frontiste critiquait la politique économique du gouvernement.
Ce dernier a rétorqué : «Je vous rappelle quand même qu'en 2015, il y a un peu moins de trois ans, vous postuliez pour être sur ma liste Front national aux élections régionales.» Face au démenti de Claire O’Petit, le bras droit de Marine Le Pen a réitéré son accusation en menaçant de rendre public un SMS qu’elle lui aurait envoyé. «Allez-y, ce sera faux et je vous attaque», l'a alors averti la députée de la cinquième circonscription de l’Eure.
Claire O'Petit, une habituée des polémiques
Dans une déclaration en mai 2017 au Parisien, un cadre du parti frontiste avait affirmé que Claire O’Petit avait bien demandé à être investie sur la liste de Nicolas Bay. Ce dernier l’aurait même rencontrée dans un restaurant parisien en présence de Gilbert Collard pour discuter de la chose. La députée s'était alors défendue dans le Parisien : «Gilbert est un copain des Grandes Gueules, il m'a invitée à déjeuner. Là-dessus, Nicolas Bay est arrivé inopinément, mais jamais nous n'avons parlé d'investiture.»
Ce n'est pas la première fois que Claire O'Petit est au cœur d'une polémique. En août dernier, elle n'avait pas apprécié la sortie de sa collègue député Aurore Bergé, qui lui avait demandé d'être moins acerbe vis-à-vis de Richard Ferrand. Elle avait alors déclaré : «Je vais me la faire la gamine.» Plus récemment, en pleine polémique sur la réduction de cinq euros de l'aide personnalisée au logement, elle avait estimé que les bénéficiaires des APL devaient participer à l'effort de réduction du déficit. Elle a alors interrogé ceux qui «pleurent pour cinq euros» : «Qu'allez-vous faire de votre vie ?»