France

Il faut maintenant «des actes» affirme un agriculteur qui a rencontré François Hollande à Dijon

Vincent Lavier fait partie des agriculteurs qui ont rencontré François Hollande ce matin à Dijon. S'il a trouvé la réunion constructive, comme ses collègues, il attend désormais des actes pour donner de l'espoir à une profession en colère.

Habituellement, à neuf heures du matin, Vincent Lavier est aux champs dans un petit village de Côte-d'Or, comme des milliers d'agriculteurs en France. Ce matin, et alors que la fronde des agriculteurs reste très active, le président de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or était à la Préfecture de Dijon, pour rencontrer, avec plusieurs représentants de la profession, le président de la République, François Hollande. Un président que Vincent Lavier a trouvé «à l'écoute. On sent que c'est quelqu'un qui connaît le sujet, il a compris ce qu'on voulait lui dire même quand c'était technique».

Surtout, même si pour un agriculteur de la banlieue de Dijon les échanges avec le Président restent rares, Vincent Lavier a eu la sensation «agréable» de «ne pas parler à un mur. Il est intervenu, a échangé avec nous». Les agriculteurs dijonnais ont d'ailleurs apprécié que le président insiste sur le rôle de la grande distribution et des intermédiaires : «Tout le monde doit prendre ses responsabilités. Il l'a dit et c'est important, mais on a déjà entendu ça».

«On ne devra rien lâcher pour réhabiliter notre métier»

En pleine crise agricole, et alors que des tensions restent très présentes partout en France, François Hollande, qui avait fait de cette rencontre un symbole à ne pas rater, a donc convaincu sur la forme. Moins sur le fond. Car plus qu'une rencontre, les agriculteurs attendent des actes, et cela alors qu'ils continuent à dénoncer le plan annoncé par Manuel Valls.

Il faut des actes pour que désormais les agriculteurs puissent vivre de leur métier

Et c'est sur ce plan que Vincent Lavier s'interroge. «C'est un Président consensuel, il écoute, mais nous a aussi dit ce que nous avions envie d'entendre», lâche l'agriculteur. «Aujourd'hui, le plan ne propose qu'une série de mesure à très court terme, mais nous, ce que l'on souhaite, c'est pouvoir se projeter dans l'avenir et pour cela il faut s'attaquer aux causes profondes et structurelles de notre mal-être».

Car cette crise actuelle, spectaculaire, couve depuis de longues années. Et ce n'est pas quelques annonces – comme le manger local dans les cantines – qui vont changer la réalité vécue par les agriculteurs. «Aujourd'hui, c'est de plus en plus dur, plus personne ne veut devenir agriculteur. Les jeunes ne veulent plus s'installer», déplore Vincent Lavier.

«Cette réunion avec le président doit être le début d'un long processus pour réhabiliter l'agriculture», espère donc l'agriculteur de Côte-d'Or, qui avouait hier comprendre la ras-le-bol de la profession. «On a fait passer un message, mais au fond, on ne sait pas ce que ça va donner. Il faut des actes pour que désormais les agriculteurs puissent vivre de leur métier ! Et on ne devra rien lâcher pour réhabiliter notre métier».