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«Macron cède à la violence des zadistes» : un pro-NDDL dénonce l'abandon du projet (VIDEO)

La décision du gouvernement d'abandonner le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, loin d'apaiser le débat, a exacerbé la controverse. Les partisans du projet dénoncent un déni de démocratie, et rappellent le référendum favorable de 2016.

Mathias Crouzet, vice-président des Ailes pour l'Ouest, association militant pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL), n'a pas de mots assez durs contre la décision du gouvernement d'abandonner le projet, ce 17 janvier 2018. «On a affaire à un déni de démocratie sans précédent», dénonce le militant interrogé par RT France, faisant valoir la promesse d'Emmanuel Macron. Celui-ci, alors candidat à la présidence, s'était engagé à respecter le résultat du référendum local de juin 2016, lors duquel la population locale s'était prononcée en faveur de la construction de l'aéroport.

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«[Emmanuel Macron] tourne le dos à la démocratie [...] il cède à la violence des zadistes», déplore encore Mathias Crouzet, avant de paraphraser la phrase célèbre de l'homme d'Etat britannique Winston Churchill : «Emmanuel Macron a choisi le déshonneur pour éviter le conflit, il aura le déshonneur et le conflit». Mathias Crouzet souligne en outre que, malgré l'abandon du projet, les militants radicaux de la «zone à défendre» (ZAD) de NDDL ne partiront pas d'eux-mêmes.

A ce propos, le Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir le 17 janvier que «le départ volontaire des occupants» de la ZAD se ferait le 30 mars, date de la fin de la trêve hivernale. «Et si tel n'est pas le cas, nous commencerons à procéder aux expulsions», a ajouté le chef du gouvernement.

Les critiques du militant pro-NDDL rejoignent celles, notamment, de la maire socialiste de Nantes Johanna Rolland et de l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui ont également qualifié ce même jour la décision gouvernementale de «déni de démocratie». Cité par 20 Minutes, le président socialiste du département de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, déplore un «signe grave» pour le pays. «Des habitants m’ont fait savoir qu’ils n’iront plus jamais voter», affirme-t-il, jugeant que le référendum de juin 2016 avait été «bafoué».

A droite, les critiques fusent également, pour dénoncer, à l'instar de la porte-parole des Républicains (LR) Lydia Guirous, un «mépris de l'expression populaire».

De même, le Front national (FN) a fustigé dans un communiqué le fait pour le gouvernement de «s’asseoir sur les résultats d'[un] référendum».

En outre, le syndicat mixte aéroportuaire, réunissant les collectivités finançant le projet de l'aéroport, a dénoncé un «coup de poignard pour le développement du Grand Ouest».

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