«Propagande», le terme est un peu vieillot mais désigne très officiellement, tout à la fois le matériel de campagne reçu dans les boîtes à lettres des électeurs et les traditionnels spots de télévision de la campagne officielle, supervisés par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Relevé par La lettre A, un projet de loi présenté par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb le 3 janvier 2018 se propose de revoir le temps de parole à l'antenne accordé dans le cadre des spots télévisés aux différents partis, à l'occasion de la prochaine échéance électorale : les élections européennes de 2019.
Selon les calculs de l'hebdomadaire Marianne, cette réforme avantagerait fortement La République en marche (LREM), au détriment des autres partis, exceptés Les Républicains (LR). Grâce à ses 382 parlementaires, et à cette nouvelle loi électorale, LREM devrait ainsi voir son temps d'antenne augmenté de 155%. De 20 minutes selon les règles précédentes, à 51 minutes (au total). Grand perdant de l'affaire, La France insoumise (LFI) verrait son temps de propagande électorale télévisée chuter de 20 minutes à seulement... 2 petites minutes.
Déni de démocratie ? Non, à en croire le législateur. Le projet de loi pallie en effet lui-même ses propres effets pervers et prévoit, précisément, un sorte de correctif «démocratique». «Une durée d’émission supplémentaire d’une heure est répartie [...] afin que les durées respectives d’émission attribuées aux listes, en application du présent article, ne soient pas hors de proportion avec la participation à la vie démocratique de la Nation des partis et groupements politiques qui les soutiennent», détaille le texte de loi. Une heure que se partageront donc l'ensemble des listes en lice. Un cadeau de consolation pour les «petites» listes ?