Neuf jours après la très violente agression de deux policiers à Champigny-sur-Marne, survenue au cours de la nuit du réveillon du Nouvel An et dont les images ont ému l'opinion publique, les gardiens de la paix ont observé une minute de silence en l'honneur de leurs collègues agressés ou qui se sont suicidés. Le 9 janvier, des rassemblements ont ainsi été constatés devant les commissariats, dans les villes de Créteil, Bordeaux, Marseille ou encore Béziers, à l'appel notamment de syndicats.
Un reporter de RT France était sur place à Créteil pour capter cet instant. Au micro, un policier a demandé aux personnes réunies «une minute de silence en mémoire de tous [leurs] collègues décédés, blessés et qui souffrent encore aujourd'hui dans leur chair.»
A Bordeaux, France Bleu Gironde a directement lié le rassemblement des policiers aux violences commises à l'encontre des deux agents de la paix molestés à Champigny-sur-Marne.
Le maire des IVe et Ve arrondissements de Marseille a publié sur son compte Twitter des clichés pris devant l'évêché de la cité phocéenne. Un tweet agrémenté des hashtags #JeSoutiensLaPolice et #Champigny.
A Béziers, c'est le maire Robert Ménard qui est venu à la rencontre des policiers. Sur le compte Twitter de la commune, on voit l'élu biterrois en pleine discussion avec des gardiens de la paix. En légende : «Pour défendre ceux qui nous protègent, pour dénoncer les agressions dont ils sont victimes quotidiennement, pour le rétablissement de l'autorité de l'Etat.»
Gérard Collomb tiendra-t-il ses promesses ?
Le même jour, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a promis, lors de la cérémonie de vœux du syndicat Unsa-police à Paris, «une réponse forte» en réaction à l'agression de Champigny-sur-Marne.
Comme tous les Français, j'ai été choqué par les images de l’agression
Tout en ce moment est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de l’agression à Champigny pour qu’ils soient châtiés
Il a assuré les policiers du soutien de son ministère et de celui du Garde des Sceaux. Une journaliste de RT France était sur place pour recueillir ses propos : «Comme tous les Français, j'ai été choqué par les images de l’agression, je dirais même du lynchage de deux policiers à Champigny-sur-Marne dans la soirée de la Saint-Sylvestre. Dès que j’en ai pris connaissance, j’ai tenu à appeler ces agents pour m’informer de leur état de santé. J'ai tenu ensuite à aller à la rencontre de leurs collègues pour marquer tout notre soutien. Mais comme vous le disiez, les mots ne suffisent pas, il faut des actes.»
Partant, Gérard Collomb a déclaré qu'il ferait de ce combat «une priorité» : «Je veux que vous sachiez que tout en ce moment est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de l’agression à Champigny pour qu’ils soient châtiés. Et je peux vous assurer que dans l’avenir, tout sera fait pour réunir les preuves nécessaires à la condamnation de tous les auteurs de tels actes où qu’ils soient sur le territoire, car l’effectivité de la réponse pénale, en cas de violence commise contre un fonctionnaire de police, est pour moi et pour la Garde des Sceaux, et vous le verrez dans les prochaine semaines, une priorité.»
Des équipements neufs ? Collomb s'y engage
Le ministre a également eu un mot pour les conditions de travail détériorées des policiers et sur leurs équipements. Il s'est notamment souvenu de «quelques moments [...] particulièrement douloureux», évoquant à ce moment «les policiers et les gendarmes» qui s'étaient suicidés. Il a ensuite déploré les «bureaux vétustes» et les «véhicules hors d'âge», mais a immédiatement déclaré : «Il faut donc agir et c’est ce que le gouvernement a décidé de faire.»
Il a alors annoncé un plan budgétaire sur cinq ans, notamment avec un effort consenti sur les équipements : 150 millions d'euros par an, contre 100 millions précédemment. «Cela permettra en 2018 d’acquérir près de 3 000 véhicules, 10 000 caméras piéton et 20 000 tablettes», a promis Gérard Collomb.