Ce 3 janvier 2017, lors de ses vœux à la presse, Emmanuel Macron a annoncé que la puissance publique allait se saisir de la qualité des informations diffusées sur internet, au nom de la «liberté d'expression» et de la «vitalité démocratique». «En cas de propagation d'une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge [afin] de supprimer le contenu mis en cause, de dé-référencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l'accès au site internet», a-t-il martelé, dénonçant la «propagande» et les «fake news», non seulement de la part des internautes sur les réseaux sociaux, mais aussi de médias, notamment «étrangers».
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La déclaration a suscité plusieurs réactions au sein de la classe politique. Le maire de Bordeaux et candidat malheureux à la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé, a salué l'annonce d'Emmanuel Macron. «Combattre les fake news, c'est protéger la démocratie», a-t-il jugé sur Twitter.
«Ca pose des questions plus fondamentales : où commence la fake news, où s'arrête-t-elle ?» s'interroge pour sa part François Kalfon (PS), conseiller régional d'Ile-de-France, ajoutant : «Ce n'est pas si simple que ça de légiférer sur ces sujets-là.»
Le Front national condamne pour sa part la judiciarisation de la désinformation. Marine Le Pen se demande qui exactement décidera de ce qui est vrai ou faux dans le cadre de la lutte contre les fausses informations.
Dans un autre tweet, la présidente du FN s'interroge encore : «La France est-elle toujours une démocratie si elle musèle ses citoyens ?»
Steeve Briois, maire frontiste d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), a jugé les propos d'Emmanuel Macron «inquiétants». «Bientôt l'annonce de la création d'un orwellien Ministère de la Vérité ?», a-t-il écrit sur Twitter, en référence au roman dystopique de George Orwell, 1984.
Florian Philippot, qui a quitté le FN pour fonder son propre parti, Les Patriotes, craint qu'Emmanuel Macron ne mette un «étouffoir» sur la liberté d'expression sur internet.
Le député de La France insoumise Loïc Prud'homme a pour sa part choisi l'ironie, évoquant les «fake news du gouvernement Macron».