France

«Image monarchique» ? Emmanuel Macron fête ses 40 ans à Chambord, l'opposition s'indigne

Le président de la République française passe un weekend «privé» près du château de Chambord pour fêter ses 40 ans. Mais l'opposition, de droite comme de gauche, grince des dents.

Domaine royal et ancien séjour de chasse des puissants, le château de Chambord régale de sa splendeur un million de touristes chaque année. Mais il est un visiteur, bien particulier, que l'opposition attendait de pied ferme : le président de la République, Emmanuel Macron. Or c'est justement le site d'exception que le chef de l'Etat a choisi cette année pour fêter son quarantième hiver, le 21 décembre.

Les services de la présidence française ont confirmé que «sur les deniers personnels du président de la République», Emmanuel Macron et son épouse passaient «le weekend à titre privé dans le Loir-et-Cher, à proximité du château.»

Selon le magazine Paris Match, le président et sa première dame ont jeté leur dévolu sur une ancienne maison forestière devenue un gîte quatre étoiles : La Maison des Réfractaires. Le site internet du domaine hôtelier vante ainsi les mérites de son établissement : «Avec un confort remarquable, une décoration épurée et l’accès à un grand jardin privatif, ces gîtes sont le lieu idéal pour se ressourcer au cœur du domaine.»

Députés ou sénateurs, les opposants s'indignent

La France insoumise (LFI) s'est insurgée d'un choix jugé très royal pour un président de la République. Interrogé à ce sujet par Le Figaro, Jean-Luc Mélenchon s'est indigné : «Pourquoi est-ce qu’il s’en va célébrer son anniversaire à Chambord ? Quelle drôle d’idée ! Je suis tellement républicain que tout ce qui touche aux symboles royalistes m’exaspère, je trouve ça ridicule.»

Abordant encore la question lors de l'émission Le Grand Rendez-Vous sur Europe 1 le 17 décembre, le leader de La France insoumise a ajouté : «Je lui souhaite bon anniversaire. Je suis content qu'il soit allé à Chambord parce que ça donne de lui une image monarchique qui semble correspondre à l'image qu'il se fait de lui-même.»

Taquin, le député Adrien Quatennens a choisi le ton de la blague : «Boum à Chambord pour l’anniv’ à Manu ! Assiettes en carton, bonbecs et cotillons.»

«Les époques passent, l'oligarchie coupée du peuple reste», a estimé Nicolas Dupont-Aignan candidat malheureux au premier tour de l'élection présidentielle 2017, pour le parti Debout la France.

Esther Benbassa, sénateur Europe-Ecologie-Les Verts, a quant à elle souhaité dresser un parallèle entre deux annonces concomitantes de la part du gouvernement : l'escapade du président et «les malheureux 1,24% de revalorisation du SMIC au 1er janvier.»

Le député Front national (FN) du Gard, Gilbert Collard, invite pour sa part sa communauté de followers à compléter la petite chanson révolutionnaire : «ah çà ira !!!» (sic).

Pour le vice-président du FN Nicolas Bay, en revanche, «il y a suffisamment de sujets sur lesquels critiquer Emmanuel Macron pour ne pas s’engouffrer dans cette polémique».


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