France

Lafesse dénonce le «Nouvel Ordre Moral» après l'éviction de l'animateur Tex de France 2

Viré de son émission sur France 2 pour avoir fait une blague sexiste, l'animateur Tex a trouvé des soutiens parmi les humoristes. Lafesse, Roumanoff ou encore Guillon dénoncent une montée du politiquement correct qu'ils apparentent à de la censure.

La montée en puissance du politiquement correct dans l'audiovisuel français inquiète au plus haut point les humoristes. Ils sont nombreux a être montés au créneau pour défendre l'animateur Tex, évincé le 14 décembre de l'émission Les Z'amours, qu'il présentait depuis 17 ans sur France 2, après avoir fait une blague qui n'a pas fait rire la direction.

«Les gars vous savez ce qu'on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? Elle est terrible celle-là : On lui dit rien, on vient déjà de lui expliquer deux fois», avait lancé l'animateur-humoriste sur la plateau de C8, déclenchant l'ire des mouvements féministes.

«La censure est à l’œuvre aujourd’hui»

S'ils s'accordent à dire que ce trait d'humour manquait de finesse et le qualifient souvent de «mauvais goût», plusieurs collègues humoristes de Tex estiment que la réaction de France 2 à son égard est disproportionnée et témoigne d'un dangereux glissement vers la censure. Le spécialiste des canulars téléphonique Jean-Yves Lafesse s'est fendu d'un message très offensif sur son compte Facebook, urgeant la profession à un mouvement de solidarité pour faire face à ce qu'il juge être un «Nouvel Ordre Moral». «Ce qui arrive à Tex, c’est qu’il ressort une vieille blague qu’on a tous racontée, mais ça, c’était avant. Ce qui prouve que la censure est à l’œuvre aujourd’hui», a-t-il fait remarquer. Et de dénoncer : «A l’arrivée, les comiques feront ce qu’on leur dira de faire, là où on leur montrera et quand il le faudra.»

Une ligne également partagée par Anna Roumanoff, qui s'insurge que la chaîne sur laquelle elle est régulièrement apparue fasse «régner le politiquement correct par la terreur».

Stéphane Guillon dénonce lui aussi le «retour de la censure» et demande avec sarcasme à ce que le sketch de Coluche dans lequel il dit «Monique, je l'ai violée, je ne porte pas plainte», soit brûlé. «Période effrayante mais idéale pour la transgression. On n'a pas fini de rire», lance-t-il.

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