Xavier Bertrand a annoncé le 11 décembre sur France 2 qu'il quittait «définitivement» Les Républicains (LR), au lendemain de l'élection de Laurent Wauquiez à la présidence du parti.
«Je ne reconnais plus ma famille politique, alors j'ai décidé de la quitter», a expliqué le président des Hauts-de-France, en dénonçant des «dérives» existantes, selon lui, au sein du parti.
Invité à la même heure sur TF1, Laurent Wauquiez a laconiquement répondu : «C'est son choix.»
«Je le respecte mais je ne vais pas regarder dans le rétroviseur», a affirmé le nouveau président des Républicains, disant vouloir avancer pour «faire émerger une nouvelle génération».
Xavier Bertrand a affirmé ne pas avoir «l'intention de rejoindre un parti politique ou de créer un parti politique». «Mon parti c'est la région, où j'ai l'impression d'être utile, de servir des gens», a-t-il insisté.
«C'est une décision qui n'est pas facile mais qui s'est imposée à moi», a ajouté celui qui fut secrétaire général de l'UMP entre 2007 et 2010.
Xavier Bertrand a expliqué s'être mis en retrait lorsque sa famille politique n'avait «pas voulu dire clairement qu'il fallait voter Emmanuel Macron pour faire barrage à l'extrême droite», au second tour de la présidentielle.
«Je n'aime pas sa politique de l'agressivité et des boucs émissaires», a dit Xavier Bertrand de Laurent Wauquiez, critiquant notamment ses déclarations sur «le cancer de l'assistanat».
Interrogé pour savoir si sa décision signifiait qu'il renonçait à une ambition nationale ou à être candidat à la présidentielle en 2022, il a répondu : «Celui qui vous dit aujourd'hui qu'il sait ce qu'il fera dans quatre ans, alors c'est un vrai représentant de l'ancien monde.»
La décision de Xavier Bertrand de quitter le parti a été déplorée sur Twitter par le député LR du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, selon qui le patron des Hauts-de-France avait «toute sa place» au sein de la formation politique de droite.
Le député de l'Yonne Guillaume Larrivé, proche de Laurent Wauquiez, a considéré que Xavier Bertrand choisissait «une petite impasse de division et d'ambition solitaire».
Frédéric Lefebvre, l'un des fondateurs du parti politique Agir, créé par des ex-LR pro-Macron, a en revanche salué une décision «de bon sens et qui souligne la rectitude de Xavier Bertrand».