Invité de la Radio de la communauté juive (RCJ) le 10 décembre, Alain Finkielkraut n'a pas dérogé à ses habitudes. Fidèle à lui-même, le philosophe n'a pas édulcoré le moins du monde son discours quand il a évoqué l'hommage national rendu à Johnny Hallyday la veille.
«Le petit peuple des petits blancs est descendu dans la rue pour dire adieu à Johnny. Il était nombreux et il était seul. Les non-souchiens brillaient par leur absence», a-t-il déclaré face à la journaliste Elisabeth Lévy, avant de conclure ainsi sa thèse : «Le divertissement prend presque toute la place, mais il ne fait plus lien.»
Une sortie qui a déclenché nombre de réactions outrées sur les réseaux sociaux, des internautes reprochant à l'académicien l'emploi de l'expression «non-souchiens», en référence aux non-Français de souche. L'un d'eux y voit par exemple ce qu'il estime être un enrichissement du vocabulaire du Front national et juge que le philosophe a par ces mots glorifié le «peuple blanc» et critiqué les «non-blancs».
«Honte à vous, vos propos sont à vomir», s'insurge un autre qui décrypte dans l'emploi de cette expression un «racisme bien enraciné».
Pour un internaute, l'expression «petit peuple de petits blancs» est par ailleurs tout aussi péjorative et critiquable.
Le journaliste Jean-Michel Apathie s'en est pris à la classification des Français qu'implique l'expression souchiens et non-souchiens, estimant qu'elle avait en elle les graines de la ségrégation.
Au-delà de l'expression employée par le philosophe et membre de l'Académie française, c'est «l'absence de réflexion» qui a choqué d'autres internautes. «Le mec passe son temps à les exclure et quand ils ne viennent pas il le leur reproche», lance un utilisateur de Twitter.
Trouvant l'expression «non-souchien» malheureuse, une internaute juge néanmoins que le constat du philosophe est plus pertinent que celui des commentateurs télé qui voyaient dans l'hommage «toute la France réunie».