France

IVG, PMA, mariage pour tous : qui est le conservateur Michel Aupetit, nouvel archevêque de Paris ?

Le Pape François vient de nommer Monseigneur Michel Aupetit comme nouvel archevêque de Paris. Ce dernier est connu pour incarner des positions conservatrices, parfois polémiques, s'attirant notamment les foudres de la communauté LGBT.

«Il ne convient pas qu'au nom d'un individualisme exacerbé on crée une loi pour chaque catégorie de personnes. Sinon, pourquoi pas la polygamie ? L'inceste ? L'adoption d'un enfant par un frère et une sœur ?», déclarait en 2012 Monseigneur Michel Aupetit sur la question du mariage pour tous. Connu pour ses idées conservatrices, il a été nommé archevêque de Paris le 7 décembre par le pape François. L'ancien évêque de Nanterre était pressenti par certains milieux catholiques comme le favori pour succéder au cardinal André Vingt-Trois au diocèse de Paris.

A 66 ans, Michel Aupetit est un prélat aux positions strictes sur la famille et la bioéthique, une spécialité forgée dans une vie antérieure de médecin, profession qu'il exerça entre 1979 et 1990.

Ordonné prêtre du diocèse de Paris par le cardinal Lustiger en 1995, il exerce dans la capitale en tant que vicaire et curé, mais aussi aumônier auprès de la jeunesse, sur laquelle il compte beaucoup pour donner un nouveau souffle à l'Eglise.

André Vingt-Trois, qui avait repéré ce prêtre dynamique ayant un vécu professionnel intéressant, ne tarde pas à l'appeler à ses côtés quand il devient archevêque de Paris. Vicaire général en 2006, le père Aupetit est promu évêque auxiliaire en 2013. Il se choisit une devise tirée de l'Evangile selon saint Jean qui résume son engagement pro-vie : «Je suis venu pour qu'ils aient la vie en abondance.»

Des prises de position conservatrices

S'il assure qu'il n'a «jamais eu de plan de carrière», tout va très vite pour lui. Un an seulement après sa nomination comme évêque auxiliaire à Paris, il hérite d'un diocèse de plein droit, celui de Nanterre, terre d'Eglise globalement favorisée malgré quelques poches de pauvreté. Trois ans et demi plus tard, celui qui se rêvait «curé de campagne» est hissé à la tête du plus urbain des diocèses.

Au sein de la conférence épiscopale, il a désormais la haute main sur le conseil «famille et société», dont le vaste périmètre va de l'éthique à l'écologie. Figurant parmi la vingtaine d'évêques conservateurs qui soutiennent régulièrement les «marches pour la vie» hostiles à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), il avait eu maille à partir avec les milieux homosexuels en 2012 lors des débats sur le «mariage pour tous». Sa photo avait d'ailleurs été épinglée dans le magazine gay Têtu.

Egalement, il s'oppose avec vigueur à la procréation médicalement assistée (PMA) avec sa généralisation pour les couples de femmes et femmes célibataires. «L'enfant devient un simple produit manufacturé : sous prétexte qu’il est objet de désir, il est mis à la disposition des adultes, comme l’on ferait pour une voiture ou un smartphone à la mode !», avait-il déclaré dans une interview pour Famille chrétienne.

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