«Les proches de Massar, mort après une interpellation policière, organisent un rassemblement ce dimanche 3 décembre à Gare du Nord. Ils ont porté plainte», faisait savoir la page Facebook Blocus Info. Un appel à manifester également relayé par le site militant demosphere.eu.
Dans l'après-midi du 3 décembre, effectivement, quelques dizaines de personnes étaient rassemblées devant la gare du Nord, à Paris, tandis qu'un certain nombre d'internautes relayaient sur Twitter des images de la mobilisation à grand renfort du hashtag #JusticePourMassar.
Dans les rangs des manifestants figurait notamment la journaliste et militante antiraciste Rokhaya Diallo. «La famille et les collectifs engagés contre les violences policières réclament des éclaircissements quant aux circonstances troubles de sa disparition», a-t-elle tweeté, évoquant la mort de Massar à la suite d'un contrôle d’identité.
La militante Sihame Assbague (organisatrice des polémiques camps d'été décoloniaux) a également relayé des images de la mobilisation sur Twitter.
Une internaute, entre autres, a filmé la manifestation via l'application Periscope. Un important déploiement policier apparaît dans ses images.
Un autre a tweeté en anglais sur l'affaire, rappelant que le jeune Massar avait été interpellé car soupçonné de vendre de la drogue.
Gaz lacrymogènes contre projectiles, la manifestation connait des débordements
Au fil de l'après-midi, les tensions se sont accrues entre manifestants et police, jusqu'à ce que les forces de l'ordre fassent usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Le journaliste Clément Lanot a capté ces instants.
Ce dernier a notamment constaté que les décorations de Noël de la gare avait été utilisées comme projectiles.
Massar était soupçonné de vendre de la drogue par la patrouille de police
Le 20 novembre, 20 Minutes rapportait que Massar D., jeune Espagnol d’origine camerounaise, se trouvait en état de mort cérébrale, confirmant une information du Point. Selon le quotidien, l'individu avait été plongé dans un profond coma à la suite de son interpellation à la gare du Nord, à Paris le 9 novembre. La patrouille de la police des réseaux ferrés avait procédé à l'arrestation du jeune homme parce qu'elle le soupçonnait de vendre de la drogue dans la gare.
Après une courte poursuite, Massar D. a été immobilisé au sol par les forces de l'ordre, mais il a ensuite fait un malaise quelques secondes plus tard. Selon une source citée par 20 Minutes, le suspect aurait à ce moment de l'opération recraché «30 pochons de crack» qu'il cachait dans sa bouche.
Le jeune Espagnol était en arrêt cardiaque à l'arrivée des pompiers. Son cœur est ensuite reparti, mais les lésions cérébrales étaient déjà irréversibles. Selon Le Point, les médecins ont extrait deux autres pochons pris dans les voies respiratoires.
Selon demosphere.eu, Massar D. est mort le 22 novembre 2017 après 13 jours d'hospitalisation au service réanimation de l'hôpital Lariboisière.